Programme de recherche sur les spécimens artificiels de sciences naturelles en Sorbonne
Projet financé dans le cadre du développement de l’IDEX SUPER – couvrant la période du 30 janvier 2017 au 30 juin 2018.
Le programme de recherche SPEscies est né d’une préoccupation commune de chercheurs en histoire de sciences, d’historiens de l’art et de conservateurs concernant un type de patrimoine négligé : les collections universitaires dédiées à la diffusion et à l’enseignement des sciences naturelles. Les collections que l’équipe a sélectionnées ont toutes la même caractéristique : ce sont des pièces manufacturées d’histoire naturelle, ayant été utilisées par des scientifiques, des enseignants ou des étudiants, de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle dans les établissements universitaires.
Paradoxalement, ces pièces particulièrement prisées des collectionneurs aujourd’hui, ne trouvent plus leur place dans les institutions scientifiques et leurs espaces muséaux. Tandis que les conservateurs des muséums font constamment un effort de catalogage et d’inventorisation des spécimens naturels, les pièces artificielles sont exclues de ces nouvelles banques de données. Or ces objets n’ont pas été créés pour se substituer aux spécimens issus de la collecte mais pour les enrichir et les illustrer dans un but éducatif. Souvent laissées à l’abandon, certaines de ces pièces ont été égarées, la plupart reléguées dans les réserves et les espaces hors public, voire même jetées comme ce fut le cas, dans les années 1965, à l’UPMC.
L’enjeu du regroupement de l’équipe sciences dures et sciences humaines consiste à faire émerger véritablement un ensemble de collections et de recherches visant à la valorisation et la présentation muséographique de ce patrimoine pédagogique scientifique en danger et de recherches visant à la valorisation et la présentation muséographique de ce patrimoine pédagogique scientifique en danger.
Ainsi dans sa première phase, le projet SPESCIES s’attachera à l’étude historique, matérielle et épistémologique de ces pièces didactiques afin que les aspects liés à leur contexte de fabrication et d’utilisation justifient leur patrimonialisation. La seconde phase du projet consistera à rendre aux collections scientifiques leur caractéristique première liée à la tactilité et la manipulation didactique, dont la présentation embarrasse les conservateurs. Ce sont les modèles en bois et les planches iconographiques liées à l’apprentissage de la cristallographie de la collection de minéralogie du MNHN et les pièces clastiques servant à enseigner l’anatomie à l’UPMC et au MNHN. Celles-ci feront l’objet d’un processus de numérisation spécifique : concernant l’anatomie, chaque élément constituant un organe de la pièce démontable sera isolé pour être modélisé en 3D afin de pouvoir reconstituer et morceler virtuellement l’ensemble de l’objet. L’objectif ici est de permettre à l’utilisateur/visiteur de consulter, disséquer, manipuler l’objet face aux vitrines de présentation, sans entrer en contact avec les pièces originales.
L’ensemble des recherches menées par le programme sera divulguée au cours d’une série de séminaires et de journées d’études ouverts à tous au sein des établissements partenaires (MNHN, UPMC, INHA, BnF).
Coordination scientifique :
Thierry Laugée (Sorbonne Université)
Membres de l’équipe :
Frédérique ANDRY-CAZIN (OPUS)
Santiago ARAGON (Sorbonne Université)
Thomas CAZENTRE (BnF)
Dylan COURTIN (Sorbonne Université)
Jacques CUISIN (MNHN)
François FARGES (MNHN)
Thierry LAUGÉE (Sorbonne Université)
Tanguy LE ROUX
Arnaud MAILLET (Sorbonne Université)
Olivier VAYRON (Sorbonne Université)
Séances :
7 février 2018 – 18h
Biopic Animal
INHA
Plaquette à télécharger : PROGRAMME SPESCIES





