Les scientifiques européens dans la controverse des années 1970 au sujet de la destruction de la couche d’ozone.
Réflexions sur les visages du scientifique-expert et du scientifique-intellectuel, autour des cas Richard Scorer et James Lovelock.
Régis Briday (LATTS)
Dans sa présentation, Régis Briday reviendra sur un épisode peu documenté de l’histoire environnementale : la controverse sociotechnique au sujet de la destruction de la couche d’ozone dans les années 1970, qui a été impétueuse aux États-Unis. L’intervenant concentrera son analyse sur les scientifiques de l’atmosphère et du climat européens. Il décrira les intérêts contrastés de ces acteurs de la controverse, autour de ce qui fut l’une des premières grandes entreprises d’expertise pour le politique au sujet d’une perturbation anthropique de l’environnement global. Il proposera, en particulier, des réflexions (en cours) sur les types « d’engagements publics » des scientifiques de l’atmosphère et du climat dans les années 1970, décennie au cours de laquelle d’importantes reconfigurations épistémiques sont à l’œuvre, ainsi que d’importantes reconfigurations politiques mobilisant des récits de scientifiques.
Régis Briday est historien des sciences, spécialisé dans l’étude des sciences et des politiques de l’atmosphère et du climat. Il est titulaire d’une thèse de l’EHESS en « Histoire des sciences » effectuée au Centre Alexandre Koyré, intitulée « Une histoire de la chimie atmosphérique globale. Enjeux disciplinaires et d’expertise de la couche d’ozone et du changement climatique » (2014) (en ligne)
Le séminaire :
Le but du séminaire est de proposer une réflexion approfondie sur l’histoire de la circulation des sciences et des innovations en Europe, ainsi que sur l’histoire des civilisations matérielles que cette circulation transforme. Ce séminaire est adossé aux activités de l’équipe d’Histoire des Sciences de l’Université Pierre et Marie Curie et de l’axe 1 de recherche « L’Europe comme civilisation matérielle : flux, transitions, crises » du LabEx « Écrire une histoire nouvelle de l’Europe ». Chacune des séances du séminaire est construite autour de l’intervention d’un chercheur. Si la période susceptible d’être couverte dans les interventions va de la fin du 18e siècle à aujourd’hui, l’accent sera mis sur la période la plus récente.
L’un des objectifs du séminaire est de réunir et faire interagir des publics provenant d’horizons différents (étudiants de niveau master 2 en histoire, doctorants et chercheurs débutants en histoire des sciences, et doctorants des disciplines scientifiques de l’UPMC). Afin de faciliter la compréhension des interventions, qui seront de niveau recherche, les séances seront brièvement introduites par les organisateurs. Une séance de discussion suivra les interventions.
Responsables :
Pr David Aubin, Université Pierre et Marie Curie (IMJ-PRG / ASHiC),david.aubin@upmc.fr
Pr Pascal Griset, Université Paris-Sorbonne (SIRICE-CRHI / ISCC), pascalgriset@yahoo.fr
Comité de programme :
Reynald Abad (Université Paris-Sorbonne, Centre Roland Mousnier)
Alain Beltran (CNRS, SIRICE)
Yves Bouvier (Université Paris-Sorbonne, SIRICE-CRHI)
Mathieu Flonneau (Université Panthéon-Sorbonne, SIRICE-CRHI, Association P2M)
Léonard Laborie (CNRS, SIRICE-CRHI)
Séances suivantes :
23 février Hartmut Rosa (Friedrich-Schiller-Universität Jena)
Setting the world in motion and making it available: Why modernity’s mode of dynamic stabilization causes alienation and desynchronization.
2 mars Martina Schiavon (Université de Lorraine/ÉSPÉ de Lorraine)
Le projet Bureau des longitudes (1795-1932) : de la valorisation du patrimoine à la recherche.
9 mars Ronan Le Roux (LIS/SPHERE/Université Paris-Est Créteil)
Le Dr. Jacques Sauvan et le mystérieux Département Cybernétique de la SNECMA (1963-1970).
16 mars Bruno Belhoste (IHMC/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Le mesmérisme entre science et non-science, un débat au XVIIIe siècle.
23 mars Pierre-Yves Beaurepaire (CMMC/Université de Nice Sophia-Antipolis)
Communiquer dans l’Europe savante de l’âge classique aux Lumières.
30 mars Karena Kalmbach (Technische Universiteit Eindhoven, TU/e)
Using the past for debating the future: the role of Chernobyl in British and French nuclear discourses.
20 avril Rebekah Higgit (University of Kent)
The Royal Observatory, Greenwich, in public: towards an ‘eccentric biography’ of the institution’s early years.
27 avril David Edgerton (King’s College London) sous réserve
Transport and British history
4 mai Lino Camprubi (Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte)
Underwater Surveillance and the Modern Mediterranean.
11 mai Ana Cardoso de Matos (Universidade de Évora)
L’hydroélectricité au Portugal dans le contexte européen : circulation des ingénieurs, transfert de technologie et construction des paysages de l’innovation.