Séance :
La pratique de l’enquête dans la diplomatie vaticane de l’entre-deux-guerres
Marie Levant, LabEx EHNE-Sorbonne Université
Séminaire Master-Doctorat : Pouvoirs, sociétés, enquêtes dans le monde occidental (France, Europe et Amérique du Nord), XIXe-XXe siècle
Sorbonne Université / Centre d’histoire du XIXe siècle / LabEx EHNE
Éric Anceau (MDC-HDR) & Matthieu Brejon de Lavergnée (MDC-HDR)
ericmarc.anceau@gmail.com
matthieu.brejon@gmail.com
Ce séminaire d’histoire politique, sociale et culturelle porte sur les pouvoirs et les sociétés du monde occidental à l’époque contemporaine, en particulier sur l’expertise (commissions d’enquêtes, comités d’experts, …), sur les enquêtes sociales et sur la constitution de champs intellectuels, de réseaux de sociabilité et de circulations savantes. Il aborde cette question dans toutes ses dimensions (historiographie, méthodologie et études de cas), recourt à l’interdisciplinarité (en particulier la sociologie, le droit, la science politique, l’économie), et fait la part belle à des recherches en cours conduites par les directeurs (enquêtes leplaysiennes et saint-simoniennes, entourages de l’exécutif, réseaux confessionnels, milieux féminins, entrepreneurs du Second Empire, …) et par des chercheurs français et étrangers invités.
Programme
Vendredi 12 avril
Pratiques de l’enquête aux États-Unis (II) : Comment enquêtaient les sociologues de Chicago dans les années 1920 ?
Christian Topalov, EHESS-Centre Maurice Halwbachs
Vendredi 19 avril
Le droit conventionnel européen pour la protection des droits de l’homme : une approche historique
Yannick Lecuyer, Université d’Angers
[Partenariat LabEx EHNE – Séance 3 du programme L’humanitaire : nouveau champ de recherche pour l’histoire de l’Europe]
Vendredi 10 mai
Atelier étudiant : présentation de travaux et bilan d’étape de la correspondance de Le Play
dont Béatrice Robic (doctorante Sorbonne Université) : Le travail des écoliers britanniques. Les enseignements du rapport d’enquête de la commission interministérielle de 1901
À l’issue du séminaire et pour clore l’année, il est prévu une visite des Archives du Sénat au Palais du Luxembourg. La date et l’horaire seront précisés ultérieurement.
Séance :
Le mouvement romantique (5e exposition, 1959)
Thierry Laugée (Maître de conférences, Sorbonne Université)
Le séminaire de l’axe 7 du LabEx EHNE, dirigé par Dany Sandron et Philippe Lorentz, est consacré cette année aux expositions d’art organisées sous les auspices du Conseil de l’Europe. Ces manifestations, initiées par celle consacrée en 1954 à l’Europe humaniste, avaient pour objectif de mieux faire connaître et apprécier l’art européen comme expression de la culture et des valeurs communes de l’Europe. Il s’agissait de trouver des ferments d’unité après les déchirements de la Seconde Guerre mondiale. En six décennies, ces expositions – interrompues depuis 2014 – ont permis de présenter la plupart des grandes époques de l’art européen ainsi qu’un certain nombre de ses plus éminents acteurs.
En examinant tour à tour chacune de ces expositions, ce séminaire a pour enjeu de mettre en évidence la place de l’histoire de l’art dans le processus de la construction européenne depuis les années 1950.
Programme
17 avril
L’âge du néo-classicisme (14e exposition, 1972)
Panayota Volti (Maître de conférences, université Paris-Nanterre)
Séance :
Pratiques de l’enquête aux États-Unis (II) : Comment enquêtaient les sociologues de Chicago dans les années 1920 ?
Christian Topalov, EHESS-Centre Maurice Halwbachs
Séminaire Master-Doctorat : Pouvoirs, sociétés, enquêtes dans le monde occidental (France, Europe et Amérique du Nord), XIXe-XXe siècle
Sorbonne Université / Centre d’histoire du XIXe siècle / LabEx EHNE
Éric Anceau (MDC-HDR) & Matthieu Brejon de Lavergnée (MDC-HDR)
ericmarc.anceau@gmail.com
matthieu.brejon@gmail.com
Ce séminaire d’histoire politique, sociale et culturelle porte sur les pouvoirs et les sociétés du monde occidental à l’époque contemporaine, en particulier sur l’expertise (commissions d’enquêtes, comités d’experts, …), sur les enquêtes sociales et sur la constitution de champs intellectuels, de réseaux de sociabilité et de circulations savantes. Il aborde cette question dans toutes ses dimensions (historiographie, méthodologie et études de cas), recourt à l’interdisciplinarité (en particulier la sociologie, le droit, la science politique, l’économie), et fait la part belle à des recherches en cours conduites par les directeurs (enquêtes leplaysiennes et saint-simoniennes, entourages de l’exécutif, réseaux confessionnels, milieux féminins, entrepreneurs du Second Empire, …) et par des chercheurs français et étrangers invités.
Programme
Vendredi 19 avril
Le droit conventionnel européen pour la protection des droits de l’homme : une approche historique
Yannick Lecuyer, Université d’Angers
[Partenariat LabEx EHNE – Séance 3 du programme L’humanitaire : nouveau champ de recherche pour l’histoire de l’Europe]
Vendredi 10 mai
Atelier étudiant : présentation de travaux et bilan d’étape de la correspondance de Le Play
dont Béatrice Robic (doctorante Sorbonne Université) : Le travail des écoliers britanniques. Les enseignements du rapport d’enquête de la commission interministérielle de 1901
À l’issue du séminaire et pour clore l’année, il est prévu une visite des Archives du Sénat au Palais du Luxembourg. La date et l’horaire seront précisés ultérieurement.
Séance :
L’âge du néo-classicisme (14e exposition, 1972)
Panayota Volti (Maître de conférences, université Paris-Nanterre)
Le séminaire de l’axe 7 du LabEx EHNE, dirigé par Dany Sandron et Philippe Lorentz, est consacré cette année aux expositions d’art organisées sous les auspices du Conseil de l’Europe. Ces manifestations, initiées par celle consacrée en 1954 à l’Europe humaniste, avaient pour objectif de mieux faire connaître et apprécier l’art européen comme expression de la culture et des valeurs communes de l’Europe. Il s’agissait de trouver des ferments d’unité après les déchirements de la Seconde Guerre mondiale. En six décennies, ces expositions – interrompues depuis 2014 – ont permis de présenter la plupart des grandes époques de l’art européen ainsi qu’un certain nombre de ses plus éminents acteurs.
En examinant tour à tour chacune de ces expositions, ce séminaire a pour enjeu de mettre en évidence la place de l’histoire de l’art dans le processus de la construction européenne depuis les années 1950.
Séance :
Le droit conventionnel européen pour la protection des droits de l’homme : une approche historique
Yannick Lecuyer, Université d’Angers
[Partenariat LabEx EHNE – Séance 3 du programme L’humanitaire : nouveau champ de recherche pour l’histoire de l’Europe]
Séminaire Master-Doctorat : Pouvoirs, sociétés, enquêtes dans le monde occidental (France, Europe et Amérique du Nord), XIXe-XXe siècle
Sorbonne Université / Centre d’histoire du XIXe siècle / LabEx EHNE
Éric Anceau (MDC-HDR) & Matthieu Brejon de Lavergnée (MDC-HDR)
ericmarc.anceau@gmail.com
matthieu.brejon@gmail.com
Ce séminaire d’histoire politique, sociale et culturelle porte sur les pouvoirs et les sociétés du monde occidental à l’époque contemporaine, en particulier sur l’expertise (commissions d’enquêtes, comités d’experts, …), sur les enquêtes sociales et sur la constitution de champs intellectuels, de réseaux de sociabilité et de circulations savantes. Il aborde cette question dans toutes ses dimensions (historiographie, méthodologie et études de cas), recourt à l’interdisciplinarité (en particulier la sociologie, le droit, la science politique, l’économie), et fait la part belle à des recherches en cours conduites par les directeurs (enquêtes leplaysiennes et saint-simoniennes, entourages de l’exécutif, réseaux confessionnels, milieux féminins, entrepreneurs du Second Empire, …) et par des chercheurs français et étrangers invités.
Programme
Vendredi 10 mai
Atelier étudiant : présentation de travaux et bilan d’étape de la correspondance de Le Play
dont Béatrice Robic (doctorante Sorbonne Université) : Le travail des écoliers britanniques. Les enseignements du rapport d’enquête de la commission interministérielle de 1901
À l’issue du séminaire et pour clore l’année, il est prévu une visite des Archives du Sénat au Palais du Luxembourg. La date et l’horaire seront précisés ultérieurement.
Séance :
Atelier étudiant : présentation de travaux et bilan d’étape de la correspondance de Le Play
dont Béatrice Robic (doctorante Sorbonne Université) : Le travail des écoliers britanniques. Les enseignements du rapport d’enquête de la commission interministérielle de 1901
Séminaire Master-Doctorat : Pouvoirs, sociétés, enquêtes dans le monde occidental (France, Europe et Amérique du Nord), XIXe-XXe siècle
Sorbonne Université / Centre d’histoire du XIXe siècle / LabEx EHNE
Éric Anceau (MDC-HDR) & Matthieu Brejon de Lavergnée (MDC-HDR)
ericmarc.anceau@gmail.com
matthieu.brejon@gmail.com
Ce séminaire d’histoire politique, sociale et culturelle porte sur les pouvoirs et les sociétés du monde occidental à l’époque contemporaine, en particulier sur l’expertise (commissions d’enquêtes, comités d’experts, …), sur les enquêtes sociales et sur la constitution de champs intellectuels, de réseaux de sociabilité et de circulations savantes. Il aborde cette question dans toutes ses dimensions (historiographie, méthodologie et études de cas), recourt à l’interdisciplinarité (en particulier la sociologie, le droit, la science politique, l’économie), et fait la part belle à des recherches en cours conduites par les directeurs (enquêtes leplaysiennes et saint-simoniennes, entourages de l’exécutif, réseaux confessionnels, milieux féminins, entrepreneurs du Second Empire, …) et par des chercheurs français et étrangers invités.
À l’issue du séminaire et pour clore l’année, il est prévu une visite des Archives du Sénat au Palais du Luxembourg. La date et l’horaire seront précisés ultérieurement.
Le professeur Pascal Griset et le professeur David Aubin ont le plaisir de vous inviter à la séance du séminaire HSHI intitulée « Comment l’environnement a été géré depuis 50 ans – Anatomie d’un échec» qui se tiendra le jeudi 16 mai de 17h à 19h au Campus des Cordeliers, 15, rue de l’Ecole de Médecine, Paris 75006, à l’amphithéatre Roussy, esc. B, 2 e étage.
Dominique Pestre, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Centre Alexandre Koyré, interviendra sur la manière dont les dégâts du progrès et l’anthropisation de la nature ont été gérés des années 1960 à nos jours, et en quoi cela peut permettre de comprendre la médiocrité des résultats.
Séance 4, Barbara Lambauer (SIRICE)
Migration de masse et intervention philanthropique : le cas des Juifs d’Europe centrale et orientale avant 1914
Séminaire de recherche du LabEx EHNE (Écrire une histoire nouvelle de l’Europe) : L’humanitaire : nouveau champ de recherche pour l’histoire de l’Europe
Prochaine séance :
Séance 5, vendredi 5 juillet
Stéphanie Prévost (LARCA-Université Paris Diderot)
Le secours britannique au moment des massacres hamidiens : vers une nouvelle conception de l’aide humanitaire ? 1895-1899
Programme à télécharger : Programme Séminaire Humanitaire
Séance 5. Les institutions : des familles de substitution ?
Mathieu Marly (LabEx EHNE) : « L’impossible famille militaire : le paternalisme et ses limites dans l’armée française de la fin du XIXe siècle »
Marie Derrien (IRHiS, Lille 3) et Mathilde Rossigneux-Méheust (LARHRA, Lyon 2) : « Les nourriciers dans les colonies familiales : une nouvelle famille ? »
Séminaire de recherche du GRID : « Entre les murs, hors les murs. Revisiter l’histoire des institutions disciplinaires »
Le séminaire « Entre les murs, hors les murs », initié en 2017-2018, s’inscrit dans le cadre des activités du Groupe de recherche sur les institutions disciplinaires (GRID). Celui-ci s’attache à décloisonner l’étude des institutions disciplinaires, en poursuivant une double perspective. Il adopte d’une part une approche comparative qui interroge la pertinence de penser ensemble des institutions distinctes et de faire dialoguer entre eux des chercheurs qui n’appartiennent a priori pas aux mêmes champs. Il prend d’autre part le parti de travailler à la frontière de ces institutions, c’est-à-dire d’interroger l’ensemble des flux qui traversent leurs murs et de penser tout ce qui se joue à l’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Après une première année consacrée à l’analyse des mobilités humaines intra et inter-institutionnelles, le séminaire 2018-2019 s’attachera à mettre au jour et à interroger le rôle des liens familiaux dans l’expérience des institués et dans le fonctionnement des institutions en Europe à l’époque contemporaine.
Pourquoi donner une telle place aux liens familiaux pour écrire une histoire renouvelée des institutions disciplinaires ? Ce choix part d’abord d’un constat archivistique : travailler sur les liens familiaux relève presque de l’évidence tant les sources institutionnelles regorgent de correspondances familiales. A ce titre, l’importance de cette présence familiale peut être envisagée autant comme un élément de rapprochement que comme un vecteur de différenciation entre les institutions. Le choix de cette thématique répond ensuite à une insatisfaction épistémologique, face à un récit historique réducteur sur la « solidarité familiale », censée décliner avec l’institutionnalisation des populations. Dans le prolongement des travaux récents de sociologues ou d’anthropologues, qui nuancent cette opposition entre famille et institution, le séminaire invite plutôt à identifier les logiques de complémentarité et d’interpénétration entre les sphères familiale et institutionnelle. Il soulève ce-faisant une quadruple série de questionnements.
1. Travailler sur les liens familiaux implique en premier lieu de se demander ce qu’est une famille pour l’institution. Quelles sont les formes de parenté privilégiées par les acteurs institutionnels, et quelles personnes sont écartées de ces définitions de la famille ? Dans une perspective similaire, il s’agit de s’interroger sur les types de liens prescrits, entretenus ou encouragés par les institutions, et sur ceux qu’elles considèrent comme portant préjudice aux individus qu’elles encadrent. Dans quelles conditions les liens familiaux maintenus par les personnes instituées sont-ils perçus comme des obstacles ou comme des ressources dans la prise en charge institutionnelle ?
2. En faisant le choix d’une approche relationnelle, le séminaire invite par ailleurs à s’intéresser à la nature des liens qui unissent les institués et leurs familles, sans présumer de la teneur des interactions que nous allons trouver dans les sources. Que deviennent les liens familiaux à l’épreuve de l’institutionnalisation d’un tiers ? A quel prix sont-ils maintenus ? La question de la distance entre les institués et leurs proches, qu’elle soit physique ou émotionnelle, choisie ou subie, sera ainsi au cœur de nos préoccupations, de même que les efforts pour la réduire ou l’accroître. Les populations en institution sont-elles encouragées à entretenir les liens familiaux ? Quelles sont les stratégies mises en œuvre pour contourner les règlements encadrant les relations épistolaires et de face-à-face ? Qui sont les membres de la famille pourvoyeurs de careet garants du maintien du lien ? A l’inverse, les proches peuvent-ils utiliser l’institution comme un moyen de réguler les conflits internes à la famille, voire de rompre des liens devenus indésirables ?
3. Intégrer la famille dans le jeu institutionnel requiert également d’être attentif à l’influence des liens familiaux sur les trajectoires des institués et d’analyser réciproquement les effets de l’enfermement sur l’organisation familiale. Quelles sont les conséquences sur la structure familiale du placement d’un des membres de la famille ? La question du vide économique ou affectif laissé dans sa famille d’origine par un individu placé en institution est tout aussi centrale, puisqu’elle participe à la compréhension des logiques d’enfermement. Comment les familles interfèrent-elles dans la prise en charge institutionnelle de leurs proches ? L’expérience de l’institution, quelle qu’elle soit, est une expérience familiale. Comment faire face à l’absence d’un proche enfermé, ou au contraire à la solitude de l’institutionnalisation ?
4. La quatrième et dernière série de questions part du constat que certaines institutions vont jusqu’à calquer leur fonctionnement sur un modèle familial idéalisé. Il sera dès lors particulièrement intéressant de mesurer la pénétration du schéma familial dans l’organisation de ces communautés humaines disparates. Quel est le rôle de la famille dans la structuration des institutions disciplinaires contemporaines et quelle histoire des relations familiales les archives de ces institutions nous permettent-elles d’écrire ? En faisant dialoguer des spécialistes d’institutions aussi diverses que l’école, la prison, la caserne, l’hôpital psychiatrique, le couvent, le camp de travail ou les colonies familiales, ce séminaire aimerait en définitive contribuer à écrire une histoire de la famille en acte(s)et participer aux renouvellements de ce champ de recherche.
Prochaine séance
19 juin 2019 : Séance 6. Fonder une famille en institution
Michel Lallement (CNAM) : « Le Familistère de Guise : famille ou institution totale ? »
Camille Fauroux (CRH, EHESS) : « Dans les interstices du camp et les détours de la ville : les relations familiales des ouvrières françaises à Berlin entre 1940 et 1945 »
Séance 6. Fonder une famille en institution
Michel Lallement (CNAM) : « Le Familistère de Guise : famille ou institution totale ? »
Camille Fauroux (CRH, EHESS) : « Dans les interstices du camp et les détours de la ville : les relations familiales des ouvrières françaises à Berlin entre 1940 et 1945 »
Séminaire de recherche du GRID : « Entre les murs, hors les murs. Revisiter l’histoire des institutions disciplinaires »
Le séminaire « Entre les murs, hors les murs », initié en 2017-2018, s’inscrit dans le cadre des activités du Groupe de recherche sur les institutions disciplinaires (GRID). Celui-ci s’attache à décloisonner l’étude des institutions disciplinaires, en poursuivant une double perspective. Il adopte d’une part une approche comparative qui interroge la pertinence de penser ensemble des institutions distinctes et de faire dialoguer entre eux des chercheurs qui n’appartiennent a priori pas aux mêmes champs. Il prend d’autre part le parti de travailler à la frontière de ces institutions, c’est-à-dire d’interroger l’ensemble des flux qui traversent leurs murs et de penser tout ce qui se joue à l’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Après une première année consacrée à l’analyse des mobilités humaines intra et inter-institutionnelles, le séminaire 2018-2019 s’attachera à mettre au jour et à interroger le rôle des liens familiaux dans l’expérience des institués et dans le fonctionnement des institutions en Europe à l’époque contemporaine.
Pourquoi donner une telle place aux liens familiaux pour écrire une histoire renouvelée des institutions disciplinaires ? Ce choix part d’abord d’un constat archivistique : travailler sur les liens familiaux relève presque de l’évidence tant les sources institutionnelles regorgent de correspondances familiales. A ce titre, l’importance de cette présence familiale peut être envisagée autant comme un élément de rapprochement que comme un vecteur de différenciation entre les institutions. Le choix de cette thématique répond ensuite à une insatisfaction épistémologique, face à un récit historique réducteur sur la « solidarité familiale », censée décliner avec l’institutionnalisation des populations. Dans le prolongement des travaux récents de sociologues ou d’anthropologues, qui nuancent cette opposition entre famille et institution, le séminaire invite plutôt à identifier les logiques de complémentarité et d’interpénétration entre les sphères familiale et institutionnelle. Il soulève ce-faisant une quadruple série de questionnements.
1. Travailler sur les liens familiaux implique en premier lieu de se demander ce qu’est une famille pour l’institution. Quelles sont les formes de parenté privilégiées par les acteurs institutionnels, et quelles personnes sont écartées de ces définitions de la famille ? Dans une perspective similaire, il s’agit de s’interroger sur les types de liens prescrits, entretenus ou encouragés par les institutions, et sur ceux qu’elles considèrent comme portant préjudice aux individus qu’elles encadrent. Dans quelles conditions les liens familiaux maintenus par les personnes instituées sont-ils perçus comme des obstacles ou comme des ressources dans la prise en charge institutionnelle ?
2. En faisant le choix d’une approche relationnelle, le séminaire invite par ailleurs à s’intéresser à la nature des liens qui unissent les institués et leurs familles, sans présumer de la teneur des interactions que nous allons trouver dans les sources. Que deviennent les liens familiaux à l’épreuve de l’institutionnalisation d’un tiers ? A quel prix sont-ils maintenus ? La question de la distance entre les institués et leurs proches, qu’elle soit physique ou émotionnelle, choisie ou subie, sera ainsi au cœur de nos préoccupations, de même que les efforts pour la réduire ou l’accroître. Les populations en institution sont-elles encouragées à entretenir les liens familiaux ? Quelles sont les stratégies mises en œuvre pour contourner les règlements encadrant les relations épistolaires et de face-à-face ? Qui sont les membres de la famille pourvoyeurs de careet garants du maintien du lien ? A l’inverse, les proches peuvent-ils utiliser l’institution comme un moyen de réguler les conflits internes à la famille, voire de rompre des liens devenus indésirables ?
3. Intégrer la famille dans le jeu institutionnel requiert également d’être attentif à l’influence des liens familiaux sur les trajectoires des institués et d’analyser réciproquement les effets de l’enfermement sur l’organisation familiale. Quelles sont les conséquences sur la structure familiale du placement d’un des membres de la famille ? La question du vide économique ou affectif laissé dans sa famille d’origine par un individu placé en institution est tout aussi centrale, puisqu’elle participe à la compréhension des logiques d’enfermement. Comment les familles interfèrent-elles dans la prise en charge institutionnelle de leurs proches ? L’expérience de l’institution, quelle qu’elle soit, est une expérience familiale. Comment faire face à l’absence d’un proche enfermé, ou au contraire à la solitude de l’institutionnalisation ?
4. La quatrième et dernière série de questions part du constat que certaines institutions vont jusqu’à calquer leur fonctionnement sur un modèle familial idéalisé. Il sera dès lors particulièrement intéressant de mesurer la pénétration du schéma familial dans l’organisation de ces communautés humaines disparates. Quel est le rôle de la famille dans la structuration des institutions disciplinaires contemporaines et quelle histoire des relations familiales les archives de ces institutions nous permettent-elles d’écrire ? En faisant dialoguer des spécialistes d’institutions aussi diverses que l’école, la prison, la caserne, l’hôpital psychiatrique, le couvent, le camp de travail ou les colonies familiales, ce séminaire aimerait en définitive contribuer à écrire une histoire de la famille en acte(s)et participer aux renouvellements de ce champ de recherche.