Comité scientifique : Jean Pierre Bardet (Paris Sorbonne), Denis Crouzet (Paris Sorbonne), Stéphane Grimaldi (Mémorial), Serge Gruzinski, Alain Hugon (HistTéMé –ex-CRHQ), Jean Pierre Poussou (Paris Sorbonne), François Rouquet (HisTéMé-ex-CRHQ)
Avec le soutien de l’Université de Caen Normandie, de la faculté des lettres de Sorbonne université, du Mémorial de Caen, de l’EA HisTéMé (ex-CRHQ), du Centre Roland Mousnier (UMR 8596), du LabEx EHNE, de la MRSH/Séminaire Temps de l’Empire Ibérique, de l’APHG régionale, Caen la Mer.
Argumentaire
Dix ans après la disparition de Pierre Chaunu (1923-2009), son héritage intellectuel nécessite un premier bilan. Pionnier et passeur, cet historien a bâti une importante œuvre personnelle et fait école dans la deuxième moitié du XXe siècle. Plus largement et de façon diffuse, il a élargi sans cesse le champ des problématiques historiques et proposé diverses méthodes pour les résoudre dont les scientifiques actuels sont comptables. L’objectif de ce colloque est d’examiner les possibles relectures des idées et des concepts nés ou/et diffusés par Pierre Chaunu pendant son demi-siècle de magistère pour en mesurer à la fois l’actualité et les écarts avec les questions actuelles, cela à partir du point de vue d’historiens du XXIe siècle, dont la formation n’a été influencée qu’indirectement par l’enseignement de l’historien. Cet examen impose la prise en compte des profondes mutations qui ont bouleversé les sociétés à l’échelle planétaire, de la fin de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours. Plusieurs axes de la production historique de Pierre Chaunu pourront être réexaminés à la lumière des évolutions historiographiques des premières décennies du XXIe siècle : la globalisation, la démographie, les mentalités, l’histoire quantitative et sérielle, mais aussi les problèmes des rapports de l’historien avec ses disciples, ou encore avec ses éditeurs.
Dans quelle mesure le « désenclavement » de l’espace européen au XVIe siècle préfigure-t-il la mondialisation du XXIe siècle ? Un premier axe pourra interroger les travaux de Pierre Chaunu sur l’expansion européenne à l’époque moderne et la première mondialisation ibérique, replacés au sein des différents courants historiographiques de l’histoire coloniale et globale développés à partir des années 1990 (world history, global history, histoire atlantique, histoire hémisphérique, etc.). Si Séville et l’Atlantique doit beaucoup au choc de la crise économique de 1929, les bouleversements géopolitiques de la fin du XXe siècle et les interrogations nés de l’âge de la globalisation états-unienne ont eu un impact profond sur les historiens contemporains et leurs travaux. Les communications pourront dès lors interroger les continuités et les décalages entre ces historiographies (d’une approche macroéconomique à la lecture socio-culturelle des colonial studies), tout en réexaminant les concepts employés par Pierre Chaunu : les origines du désenclavement du monde, la prééminence de l’Europe sur la Chine, la conquista comme modèle alternatif à la frontière turnerienne nord-américaniste, etc.
Le second axe propose de réévaluer les catégories et les méthodes de la démographie historique proposées par Chaunu, à l’heure du développement de l’histoire des femmes et de l’histoire du genre. Dans le sillage des transformations scientifiques et médicales, les changements démographiques ont bouleversé les équilibres à tous les niveaux, tant planétaires entre les continents (l’Europe passant de 22% de la population mondiale en 1950 à moins de 10% en 2018) qu’à l’échelle des individus et des structures familiales : les mutations de la condition féminine, les recompositions des familles, les phénomènes de migration constituent autant de processus à réévaluer par rapport aux cadres conceptuels de la deuxième moitié du XXe siècle. La longue durée des comportements démographiques, le « monde plein », le retard au mariage comme « grande arme contraceptive de l’Europe classique », sont autant de notions à réexaminer à la lumière d’une lecture culturelle des catégories de genre.
Le troisième axe met à l’épreuve les liens réels et supposés entre « l’histoire des mentalités » que Pierre Chaunu pratiquait et « l’anthropologie historique ». L’actualité des problèmes dits « religieux » infirme la possibilité d’un désenchantement complet du monde. Elle doit nous amener à reconsidérer l’œuvre et le legs en histoire religieuse de Pierre Chaunu, notamment son Temps des réformes, autant que son enquête sur La mort à Paris, deux travaux qui questionnèrent l’angoisse du monde qui a pu se résoudre par et dans la piété, les rites et les croyances, autant que le désir de réforme, de pénitence et de violence. Qu’une société ou un collectif plus restreint s’assigne une identité de foi unique et militante, qu’ils désignent d’autres groupes comme inassimilables au corps social, que la conversion, la mission ou la violence soient envisagées pour résoudre les tensions et, supposément, pacifier une société entre en forte résonance avec le monde d’aujourd’hui et les problèmes soulevés par Pierre Chaunu. Pour interroger les réalités religieuses de l’époque moderne, Pierre Chaunu s’était fait « historien des mentalités » sensible aux apports de la sociologie, de l’ethnologie et de la psychologie, recourant à des méthodes attentives aux états d’âmes des individus étudiés, à leur inscription dans des espaces et des temps qui façonnaient une forma mentis, à leur participation à des collectifs dotés d’identités fortes et de référents culturels forts, qu’ils soient d’élite ou populaires, laïcs ou confessionnels.
Le quatrième axe interrogera les méthodologies mises en place par Pierre Chaunu, en particulier son inscription dans le courant de l’histoire quantitative et sérielle. Après le virage technologique issu de la révolution informatique, les méthodologies issues du quantitativisme sont-elles encore de mise ? Se sont-elles répandues au point d’être devenues communes ou bien leur mise en cause par d’autres procédés (microstoria, histoire conceptuelle, New literacy studies, etc.…) introduisent-elles de nouvelles pratiques ?
Un cinquième axe proposera des réflexions sur les concepts utilisés par Pierre Chaunu pour interpréter les sociétés : les notions de paix, de décadence et de violence appartiennent à l’histoire et offrent des clés pour analyser les groupes sociaux et leurs activités.
Un dernier axe tendra à examiner les productions historiques de Pierre Chaunu à l’aune de l’histoire culturelle, depuis les relations entretenues avec les éditeurs jusqu’à la question des filiations intellectuelles par les biais des responsabilités au sein de la communauté universitaire (doctorats, laboratoires, etc.). Les diverses entretiens réalisés par Pierre Chaunu permettent d’étudier l’atelier de l’histoire, depuis son egohistoire jusqu’à ses interventions dans la cité comme historien.
Programme
Mercredi 6 février 2019
- 9h30-9h45 : accueil des participants.
- 10h : ouverture par Stéphane Grimaldi.
De l’histoire atlantique, histoire hémisphérique, world history, global history
Présidence et discutant : Jean-Pierre Poussou (université de Paris Sorbonne).
- 10h15-10h55 : Sylvain Lloret (Université de Caen), L’Espagne de Pierre Chaunu.
- 10h45-11H15 : Juan Carlos d’Amico (Université de Caen), Le Charles Quint de l’historien.
- 11h15-11h45 : Natividad Ferri (Université de Caen / Paris Ouest Nanterre), Systèmes de civilisation et crises dans le paysage démographique indien du Pérou (1532-1980).
- 11h45-12h15 : Louise Benat Tachot (Université de Paris-Sorbonne), L’Amérique et les Amériques au XXIe siècle.
12h15-12h45 : discussion
Des méthodes de la démographie historique
Présidence et discutant : Jean-Pierre Bardet.
- 14h15-14h45 : Vincent Gourdon (CNRS/CRM) et Cyril Grange (CNRS/CRM), Histoire religieuse et approche quantitative: les mariages mixtes à Paris.
- 14h45h-15h15 : Mickael Gasperoni (CNRS/CRM) et David Mano, Les discours testamentaires juifs en Italie centrale à l’époque moderne : une approche comparative (États de l’Église, Toscane).
15h15-15h45 : discussion.
De l’histoire des mentalités à l’anthropologie historique. Rites et religion
Présidence et discutant : Denis Crouzet.
- 16h15-16h45 : Antoine Roullet (CNRS/CRH), L’historien de la mort.
- 16h45-17h15 : Nathalie Szczech (Université de Bordeaux), Penser le temps des Réformes. Pierre Chaunu face à l’histoire religieuse européenne du XVIe siècle.
17h15-18h : Discussion
Jeudi 7 février 2019
Des concepts en histoire
Présidence et discutante : Alexandra Merle.
- 9h00-9h30 : Caroline Callard (université de Paris Sorbonne), L’historien, la mort, l’amas. Quelques remarques sur La mort à Paris de Pierre Chaunu.
- 9h30-10h00 : Severin Duc (EFR), Pierre Chaunu : Violences de l Ancien et du Nouveau Monde.
10h-10h45: discussion et pause.
- 10h45-11h15 : Thomas Hippler (université de Caen), La notion de paix.
- 11h15-11h45 : Lucien Bély (université de Paris Sorbonne), La notion de civilisation dans l’œuvre de Pierre Chaunu.
11h45-12h30 : Discussion
De l’histoire quantitative et sérielle à l’histoire culturelle 1
Présidence et discutant : André Zysberg.
- 14h-14h15 : Hélène Bonnamy (Archives du Calvados) et Julie Deslondes (Archives du Calvados), Les archives Pierre Chaunu aux AD 14.
- 14h15-14h45 : Emmanuel Laurentin (France-culture),Faire parler Pierre Chaunu.
- 14h45-15h15 : Bertrand Müller (Université de Genève),Le nombre et la série: les avatars de l’histoire sérielle.
15h15-15h45 : discussion et pause
De l’histoire quantitative et sérielle à l’histoire culturelle 2
Présidence et discutant : Francois Rouquet (université de Caen Normandie).
- 15h45-16h15 :Benoit Marpeau (université de Caen), Chaunu et ses éditeurs.
- 16h15-16h45 : Isabelle Lacoue Labarthe, (Sciences Po Toulouse/LaSSP), P. Chaunu et l’égo-hisoire.
16h45-17h15 : discussion.
17h15 :Conclusion
Denis Crouzet (université de Paris Sorbonne), Alain Hugon (Université de Caen Normandie)
Organisation : Denis Crouzet (Sorbonne Université), Elisabeth Crouzet-Pavan (Sorbonne Université), Loris Petris (Université de Neuchâtel) et Clémence Revest (CNRS)
Avec le soutien de l’axe 3 (Humanisme européen) du Labex EHNE, du Centre Roland Mousnier (UMR 8596) et de l’Université de Neuchâtel.
Programme
Jeudi 28 février
19h00 : accueil des participants
Vendredi 1er mars
9h00 : ouverture du Colloque
L’humaniste ou le pouvoir du savoir
Président : Loris Petris
- 9h15 : Jacques Verger (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres/CRM), Les chanceliers de l’université de Paris au XVe siècle : hommes de savoir, hommes de pouvoir.
- 9h50 : Jean-Baptiste Delzant (Université d’Aix-Marseille), Des échanges de bons procédés. Les seigneurs et leurs chanceliers dans les villes d’Italie centrale (fin XIVe – XVe siècle).
- 10h05 : Carla Maria Monti (Università cattolica. Milan), Pasquino Cappelli e il rinnovamento umanistico della cancelleria viscontea.
- 10h40 : discussion.
Président : Gérald Chaix
- 11h15 : Guido Capelli (Université de Naples), Nelle stanze del potere. Funzionari-umanisti alla corte di Ferrante d’Aragona.
- 11h50 : Clémence Revest (CNRS/CRM), « Causer plus de tort que trente cohortes de cavaliers ». Mythologies « chancelleresques » dans l’Italie humaniste.
- 12h05 : Marc Boone (Université de Gand), Les chanceliers des ducs Valois de Bourgogne: technocrates et/ou idéologues ?.
- 12h40 : discussion.
L’humaniste ou le pouvoir du langage
Président :Jacques Verger
- 14h40 : Isabella Lazzarini (Université du Molise), L’humanisme au quotidien. Écrits et écritures de chancellerie dans l’Italie septentrionale (XVe siècle).
- 14h55 : Brian Jeffrey Maxson (East Tennessee State University), The Private, the Public and the Letters of Fifteenth-Century Florentine Chancellors.
- 15h20 : Pierre Couhault (Labex EHNE/CRM), Les chanceliers des ordres de chevalerie à la Renaissance: Entre culture médiévale et humanisme.
- 15h55 : discussion.
Président : Marc Boone
- 16h40 : Pierre Salvadori (doctorant ENS Ulm), Mémoires humanistes à la cour de Suède : Olaus Petri et Gustav Vasa face aux mythologies gothicistes.
- 16h55 : Richard Cooper (Université d’Oxford), Thomas Wriothesley et Stephen Gardiner diplomates.
- 17h20 : Jean-Marie Le Gall (Université Panthéon-Sorbonne), Les chanceliers de France et la République des Lettres (premier XVIe siècle) .
- 17h55 : discussion.
Samedi 2 mars 2019
L’humaniste ou le pouvoir en actes
Président : Richard Cooper
- 9h15 : Laurent Vissière (Sorbonne Université/CRM), Jean de Ganay, un chancelier humaniste au service de Charles VIII et de Louis XII.
- 9h50 : Séverin Duc (Ecole française de Rome), L’humanisme dans la tempête des guerres d’Italie : Girolamo Morone « suprême chancelier » et « timonier » de l’état de Milan (1522-1525).
- 10h05 : Laure Chappuis Sandoz (Université de Neuchâtel), Michel de L’Hospital, du pouvoir à la disgrâce: itinéraire poétique et rétrospectif d’un serviteur du roi.
- 10h40 : discussion.
Président : Jean-Marie Le Gall
- 11h15 : Olivier Spina (Université de Lyon Jean Moulin), L’humaniste qui censurait les livres : Thomas More, Lord Chancelier d’Henri VIII (1529-1533).
- 11h50 : Gerald Chaix (CESR/Université François Rabelais Tours), Entre humanisme et réformes : chanceliers et chancelleries des villes libres d’Empire au XVIe siècle.
- 12h05 : discussion.
12h20 : Conclusions, Mark Greengrass (Université de Sheffield/Centre Roland Mousnier) :
28 février 2019 • Pontificia Università Gregoriana – Aula Magna, Piazza della Pilotta 4, Rome
1er mars 2019 • École française de Rome – Salle de conférences, Piazza Navona 62, Rome
Collaboration LabEx EHNE, Ecole française de Rome, Pontificia Università Gregoriana, Centre de recherche Droit et Sociétés religieuses (Université Paris Sud).
Programme à télécharger : Concordati_programma_web_DEF
Colloque international
Organisation : Nadine Akhund, UMR SIRICE, Jean‐Michel Guieu, Université Paris 1, Panthéon‐Sorbonne.
Avec le soutien de l’axe 3 (Humanisme européen) du Labex EHNE, de l’UMR Sirice et de la Fondation Carnegie (New York).
Argument
Le tournant de la Grande Guerre marque une ère nouvelle dans les relations internationales, désormais fondée sur l’articulation entre paix, droit et diplomatie. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’une des organisations les plus en vue pour la promotion d’un ordre international libéral, la Dotation Carnegie pour la Paix Internationale, créée en 1910.
Les dangers de la « paix armée » à la Belle Époque, puis l’hécatombe de 1914-1918, ont suscité une large réflexion quant aux moyens de construire une paix durable. La Dotation Carnegie s’est rapidement taillée dans ce domaine un rôle de premier plan.
Mais de quelle façon cette organisation philanthropique américaine a-t-elle cherché à renouveler l’activisme en faveur de la paix et pour quels résultats ?
Les concepts directeurs de son action, diplomatie privée, progrès du droit international, développement d’un « esprit international » par l’éducation et vision globale de l’ordre mondial, seront au cœur de la réflexion.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Programme
Jeudi 14 mars 2019
- 15h00 : accueil des participants.
- 15h15 : Introduction.
Session 1 : Repenser les relations internationales. Le nouveau rôle de la philanthropie américaine au lendemain de la Grande Guerre
Présidence : Laurence Badel (Université Paris 1 Panthéon ‐ Sorbonne)
- 15h30 : Arnd Bauerkämper (Freie Universität, Berlin), Continuities and Ruptures in the Philanthropic Activities of US ‐ Foundations in Germany and France from 1918 to the 1970s.
- 15h50 : Ludovic Tournès (Université de Genève), La Dotation Carnegie pour la paix internationale : diplomatie privée et sécurité collective (1919‐1940).
- 16h10 : Helke Rausch (Albert‐Ludwigs‐Universität, Freiburg), Adding water to the wine. Carnegie diplomacy overloaded.
- 16h30 : discussion.
Table ronde (19h30–21h00) : L’« esprit international » au secours de la paix ?
L’action de la Dotation Carnegie en faveur de la réforme du système international Les dangers de la « paix armée » à la Belle Époque puis l’hécatombe de 1914‐1918 ont suscité une large réflexion quant aux moyens pour construire une paix durable. La Dotation Carnegie s’est rapidement taillé dans ce domaine un rôle de premier plan. De quelle façon a‐t‐elle agi en faveur de la paix et pour quels résultats ?
- Modérateurs : Johann Chapoutot (Sorbonne Université) et Nadine Akhund (SIRICE)
- Participants : Jay Winter (Yale University), Ludovic Tournès (Université de Genève), Andrew Barros (UQAM).
Vendredi 15 mars 2019
Session 2 : Le Bureau européen, au cœur des réseaux pour la paix
Présidence : Nadine Akhund (Sirice)
- 9h30 : Stéphane Tison (Le Mans Université), Paul d’Estournelles de Constant : éviter la guerre par la conciliation internationale.
- 9h50 : Michael Clinton (Gwynedd Mercy University), European Pacifists & “American Money”: Origins of the European Center of the Carnegie Endowment for International Peace, 1905‐1914.
Pause
- 10h30 : Jean Michel Guieu (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Le Centre européen de la Dotation Carnegie et le rapprochement franco‐allemand au lendemain de la Grande Guerre.
- 10h50 : Jens Wegener (Ruhr University Bochum), To Start a Liberal Movement in the World Again: The CEIP and the Campaign for Economic Peace, 1935‐1940.
- 11h10 : Discussion générale
Session 3 : Les Carnegie Men face aux épreuves de l’histoire
Présidence :Valérie Tesnière (La contemporaine)
- 13h30 : Thomas Bohn (Université de Giessen), Four Chapters of the Carnegie Report. Pavel N. Miliukov and the Carnegie Commission in the Balkans.
- 13h50 : Andrew Barros (UQAM), At the Centre of the Liberal Internationalist World Order: James T. Shotwell and the Carnegie Endowment Pursue Peace, 1919‐1945.
- 14h10 : Marcus Payk (Helmut Schmit Universität, Hamburg), James Brown Scott and the CEIP’s Division of International Law in War and Peace, 1917‐1920.
- 14h30 : Discussion générale
Session 4 : La Dotation Carnegie, quelles influences ? Le Droit, l’éducation et une nouvelle écriture de l’histoire
Présidence : Nicolas Vaicbourdt (Université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne)
- 15h15 : Davide Rodogno (The Graduate Institute, Genève), The Near East Foundation et son modèle d’assistance technique pour le Proche Orient ; ses origines et son application entre 1930 et 1940.
- 15h35 : Katharina Rietzler (University of Sussex), The Carnegie Endowment and the ‘Problem of the Public’, 1910‐1950.
- 15h55 : Tamara Scheer (University of Vienna), The Making of the Carnegie First World War Series and Post War Animosities in former Habsburg Europe.
- 16h15 : Florence Prévost‐Grégoire (University College Dublin), La revue L’Esprit International (1926‐1940).
- 16h35 : discussion.
17h00 : Remarques conclusives
Inscription gratuite et obligatoire dans la limite des places disponibles : Pour la Maison de l’Europe les 21 et 23 mars : www.paris-europe.eu Pour le Musée de l’Armée, Invalides le 22 mars : histoire@musee-armee.fr
Programme :
Jeudi 21 mars
Maison de l’Europe, 29 avenue de Villiers, Paris 17e
9h accueil des participants
9h15 ouverture du colloque par Catherine Lalumière –Présidente de la Maison de l’Europe
9h30 introduction scientifique par Isabelle Davion –Sorbonne Université et Stanislas Jeannesson –Université de Nantes
9h45 Projection d’archives cinématographiques de la période 1918-1923 : extraits issus des collections de l’INA
9h55 Du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes au statut des minorités : comment passer de l’Europe centrale au Proche-Orient
Conférence par Henry Laurens –Collège de France
10h30 débats
10h45 pause
Panel 1 : Les cercles de la révolution russe : traités et frontières (présidence : Sabine Dullin – Sciences Po)
11h Fading Inter-Allied Solidarity over “Legitimate Frontiers” in Imperial Borderlands: The Ottoman – German – AustroHungarian Disagreements over the Brest-Litovsk Borders with Russia
Ozan Arslan –Izmir University of Economics
11h20 Peacemaking in the East was not Peacemaking at All: From Brest-Litovsk to Riga and Beyond, 1918-1924
John Steinberg – Austin Peay State University
11h40 Imperial Germany and the “guarantee” of a lasting peace in South-East Europe : The Bucharest negotiations (February-May 1918)
Claudiu Topor –Alexandru Ioan Cusa University Iasi
12h-12h30 débats
Panel 2 : La fabrique des traités : le rôle des diplomates et des experts (présidence : Olivier Forcade – Sorbonne Université)
14h De l’expertise à la géopolitique : les traités de paix au prisme de l’internationale géographique (1918-1939)
Nicolas Ginsburger –UMR Géographie-Cités
14h20 Agents et structures dans le système international
Leonard Smith –Oberlin College
14h40 Les diplomates et les opinions publiques à la Conférence de la Paix de 1919 : acteurs, manipulateurs ou prisonniers ?
Vincent Laniol –UMR SIRICE
15h débats
15h30 pause
Panel 3 : Puissances et nouveau système international (présidence : Antoine Marès – Paris I Panthéon Sorbonne)
15h45 Un traité de paix nul et non avenu. Le traité de Sèvres ou l’ouverture de deux nouveaux fronts de guerre
Julie D’Andurain – Université de Lorraine
16h05 Les aspirations grecques dans les négociations de paix et la réalité complexe des traités
Elli Lemonidou –Université de Patras
16h20 Le Saint-Siège entre critique des traités de paix et assimilation des valeurs de la nouvelle diplomatie (1918-1923)
Laura Pettinaroli –Institut Catholique de Paris
16h40 Face au wilsonisme : l’Afrique du nord entre espérances égalitaires et retour à l’ordre colonial
Pierre Vermeren –Paris I Panthéon Sorbonne
17h -17h30 débats
Vendredi 22 mars
Musée de l’Armée, Invalides : Auditorium Austerlitz
9h15 accueil des participants
9h30 Les traités d’une exposition
Ouverture de la journée par François Lagrange – Division de la Recherche Historique du Musée de l’armée
10h Projection d’archives cinématographiques de la période 1918-1923 : extraits issus des collections de l’INA
10h10 Une Paix assise entre deux chaises
Conférence par Georges-Henri Soutou –Institut de France
10h45 débats
11h pause
Panel 4 : Les traités et le droit (présidence : Étienne Boisserie – INALCO)
11h15 Les traités de paix de 1919 et la naissance du droit international des droits de l’homme
Pierre-Olivier De Broux –Université Saint Louis-Bruxelles
11h35 Peace Settlements and Prosecution of War Crimes: the Treaty of Neuilly and the War Crimes Trials in Bulgaria after the First World War
Martin Valkov –Université de Sofia St Kliment Ohridski
12h05 Le défi du Burgenland : pacification et révision des traités (1920-1922)
Anne-Sophie Nardelli-Malgrand –Université Savoie Mont-Blanc
12h25-12h45 débats
Panel 5 : Peuples et minorités face aux traités (présidence : Tomasz Schramm – Université Adam Mickiewicz De Poznań)
14h Et s’il y avait pire que la guerre : chronique épirote (1918-1923)
Renaud Dorlhiac –EHESS Paris
14h20 L’Italie et la paix avec la Turquie (1918-1923)
Claire Le Bras –Université de Nantes
14h40 Les Juifs et le « Petit Versailles » : intérêts et influences dans la diplomatie des grandes puissances
Joshua Leung –Centre d’histoire de Sciences Po
15h débats
15h30 pause
Panel 6 : Perception et mise en œuvre des traités (présidence : Leonard Smith – Oberlin College)
15h45 « The Greatest Hypocrite in History”: Woodrow Wilson, U.S. Policy toward German Democracy, and the De-legitimation of the Versailles Treaty
Ross Kennedy –Illinois State University
16h05 Légendes sur Trianon : la société hongroise entre acceptation et théorie du complot
Balázs Ablonczy –Académie Hongroise des Sciences
16h25 Une « frontière des intellectuels » : les confins orientaux de la Roumanie de 1918 à 1944
Florin Turcanu –Université de Bucarest
16h45- 17h15 débats
Samedi 23 mars
Maison de l’Europe, 29 avenue de Villiers, Paris 17e
9h00 accueil des participants
9h15 Projection d’archives cinématographiques de la période 1918-1923 : extraits issus des collections de l’INA
9h25 Émotions et incompréhensions franco-allemandes (1918-1923) : une difficile sortie de haines
Conférence par Robert Frank –Paris I Panthéon Sorbonne
10h débats
10h15 pause
Panel 7 : Reconstruire les communications (présidence : Frédéric Dessberg –Paris I Panthéon Sorbonne-Écoles St Cyr Coëtquidan)
10h30 La liberté du transit, un principe renforçant ou menaçant la construction d’un nouvel ordre européen ? L’exemple des nations baltes et de l’accès russe et polonais à la mer (1918-1924)
Julien Gueslin –La Contemporaine Paris-Nanterre
10h50 From Versailles to Washington to the Bottom of the Sea. The Fate of the German-Dutch Cable after World War I
Nicola Jahn –Université de Hambourg
11h10 A failed attempt at trans-nationalism in the sky: the 1919 Paris Convention on Aerial Navigation
Peter Svik –Université de Vienne
11h30 débats
12h 1918-1923: épilogue ou prologue
Conclusions du colloque par John Horne –Trinity College Dublin
12h30 fin du colloque
Programme à télécharger : Traités de Paix 2019
Journée d’étude organisée par le LabEx EHNE (Ecrire une Histoire Nouvelle de l’Europe) et l’IHA (Institut Historique Allemand)
Cette journée d’études intervient dans le contexte des élections européennes qui posent une nouvelle fois les questions de la démocratisation et de l’avenir de l’Europe politique.
Sur cette toile de fond, il s’agit d’interroger l’histoire des constructions narratives qui ont eu pour fonction la transmission de l’Europe aux jeunes générations dans une dimension supranationale.
Existe-t-il un grand récit européen pour la jeunesse ou une multitude de récits plus ou moins convergents, ou au contraire antagonistes voire concurrentiels selon les nations ou régions européennes ? Peut-on cartographier l’Europe selon les identités narratives que différents acteurs se forgent d’elle ? Sur quels faits historiques se sont construits ce(s) récit(s) européen(s) au cours de l’époque contemporaine ? Par quels supports et quels acteurs s’est transmise l’Europe à la jeunesse ? Quelles en seraient les dynamiques nationales/supranationales et les limites géographiques ? Quelles représentations en Europe et en dehors de l’Europe les jeunes ont de ce continent ?
Programme
Jeudi 16 Mai 2019
14:00 Mots d’accueil: Stefan MARTENS (IHA)
Sébastien LEDOUX (Sciences Po): Introduction
Les temps de l’Europe.
Présidente de séance: Anne Marie THIESSE (CNRS)
14:15 Emmanuel DROIT (Sciences Po Strasbourg)
Pour une mémoire européenne à parts égales: Quelle culture mémorielle de la Seconde Guerre mondiale dans l’Europe post-Guerre froide?
14:55 Korine AMACHER (Université de Genève)
Quelle place pour l’Europe dans les manuels scolaires postsoviétiques d’histoire de la Russie?
15:30 Pause-café
16:00 Christine CADOT (université Paris 8)
L’Europe au musée
16:35 Steffen SAMMLER (Georg Eckert Institut)
Histoire (trans)nationale? Représentations de l’Europe dans les manuels d’histoire française et allemande du XXe siècle
17:10 Patrick CABANEL (Université de Toulouse)
Littérature scolaire : des tours de la nation au tour de l’Europe?
Vendredi 17 Mai 2019
Les lieux de l’Europe
Présidence: Jacob VOGEL (Centre Marc Bloch)
9:30 Etienne FRANÇOIS (université Panthéon-Sorbonne et FU Berlin)
Comment mieux comprendre l’Europe grâce à ses lieux de mémoire
10:05 Edina KÖMÜVES (université Eötvös Loránd de Budapest)
Mohàcs, où l’image de la frontière européenne dans l’empire des Habsbourg
10:40 Maria NEAGU (université de Laval)
L’Europe dans les manuels moldaves d’histoire (1991–2019)
11:15 Pause-café
11:45 Eriona TARTARI (Academie des Études Albanilogiques, ASA Tirana)
Traductions et transferts d’œuvres des littératures de jeunesse en Albanie
12:20 Clarisse DIDELON LOISEAU (université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
L’Europe vue d’Europe et du monde : représentations spatiales d’étudiants
13:00 Déjeuner
Les vecteurs de transmission de l’Europe
Présidence : Tristan LECOQ (Sorbonne Université)
14:00 Raphaelle RUPPEN-COUTAZ (SNSF et EUI Florence)
Former les enseignants « à l’esprit européen » pour transmettre l’idéal fédéraliste aux jeunes dans les années 1950
14:35 Philippe VONNARD (Institut des sciences de la communication CNRS/Paris-Sorbonne/UPMC)
Transmettre l’Europe du football à la jeunesse: le tournoi international des juniors
15:10 Anne BRUCH (Archives historiques de l’Union européenne – Centre de recherche Alcide De Gasperi)
« Appel de l’Europe » – Des films européens pour la première génération européenne
15:45 Pause-café
16:00 Eléonore HAMAIDE-JAGER (université d’Artois/ÉSPÉ Lille Nord-de-France)
L’Europe en littérature de jeunesse: un espace à investir?
16:35 Rachel CEYRAC et Julie RICHARD D’ALSACE (LabEx EHNE)
Enseigner l’Europe : les ressources pédagogiques de l’Encyclopédie pour une Histoire Nouvelle de l’Europe (EHNE)
17:10 Benoît FALAIZE (Sciences Po) : Conclusion
17: 30 Fin du colloque
Inscription et informations: event@dhi-paris.fr
Le professeur Pascal Griset et le professeur David Aubin ont le plaisir de vous inviter à la séance du séminaire HSHI intitulée « Comment l’environnement a été géré depuis 50 ans – Anatomie d’un échec» qui se tiendra le jeudi 16 mai de 17h à 19h au Campus des Cordeliers, 15, rue de l’Ecole de Médecine, Paris 75006, à l’amphithéatre Roussy, esc. B, 2 e étage.
Dominique Pestre, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Centre Alexandre Koyré, interviendra sur la manière dont les dégâts du progrès et l’anthropisation de la nature ont été gérés des années 1960 à nos jours, et en quoi cela peut permettre de comprendre la médiocrité des résultats.
Ouverte dans un Paris portant encore les stigmates des bombardements de la guerre, la conférence de la paix de 1919-1920 frappe les esprits par son caractère cosmopolite et son ambition sans précédent. Là où le congrès de Vienne s’était donné pour tâche, en 1814-1815, la réorganisation de l’ordre européen, la conférence de Paris a bien en vue la redéfinition de l’ordre mondial.
Objet, dès son ouverture, de l’expression de doutes, voire de sarcasmes, la conférence n’en porte pas moins les grandes espérances du retour à la paix. Ses principes fondateurs – respect du droit, égalité souveraine des États, autodétermination, diplomatie publique –, les oppositions et les projets alternatifs qu’ils suscitent, ses décisions tranchantes ou ouvertes et leurs conséquences dramatiques, positives ou porteuses des nouveaux enjeux du siècle, seront au cœur des débats de ce colloque.
Comité de pilotage / Steering commitee
Laurence Badel (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Eckart Conze (Universität Marburg), Axel Dröber (Institut historique allemand), Jean-Michel Guieu (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Norman Ingram (Concordia University), Peter Jackson (University of Glasgow), Stefan Martens (Institut historique allemand), Matthias Schulz (université de Genève), William Mulligan (University College Dublin)
Lieux / Places :
Institut historique allemand / German Historical Institute
Hôtel Duret-de-Chevry
8 rue du Parc-Royal 75003 Paris
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères / French Ministry for Europe and Foreign Affairs
Hôtel du ministre
37 quai d’Orsay 75007 Paris
Château de Versailles
Pavillon Dufour / Auditorium
Place d’Armes
78000 Versailles
Programme
Mercredi 5 Juin / Wednesday, 5 June 2019
Lieu / Place : Institut historique allemand / German Historical Institute
17h30 Accueil / Arrival
17h45 Allocution de bienvenue / Welcome
Thomas Maissen (Institut historique allemand)
18h Introduction
Laurence Badel (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Peter Jackson (University of Glasgow)
18h45 Conférence inaugurale / Keynote Lecture
Eckart Conze (Universität Marburg)
The Paris Moment. Experiences of War and Challenges of Peace, 1919-1920
Jeudi 6 Juin / Thursday, 6 June 2019
Lieu / Place : Institut historique allemand / German Historical Institute
9h-10h30 PANEL 1
Un nouvel ordre international fondé sur le droit / The New Rules-Based International Order
Présidence / Chair : Norman Ingram (Concordia University)
Michael Clinton (Gwynedd Mercy University)
Transnational Advocacy, International Order, and National Interest : The European Center of the Carnegie Endowment for International Peace and the League of Nations, 1914-1921
Vincent Laniol (UMR SIRICE)
L’ordre versaillais, une paix du droit et de la justice ?
Miloš Vec (Universität Wien)
Making Progress under Acid Slag. German International Lawyers on the Post-World War I Order
Débat / Discussion
10h30-11h Pause-café / Coffee break
11h-12h30 PANEL 2
Un nouvel ordre économique et social / A New Economic and Social Order
Présidence / Chair : Éric Bussière (Sorbonne Université)
Jérôme Sgard (Sciences Po Paris)
La Chambre de commerce internationale et l’arbitrage privé international : genèse d’un nouvel ordre commercial
Reiner Tosstorff (Universität Mainz)
Rewarding Labour for Participating in the War ? The Founding of the International Labour Organization (ILO) in 1919 within the Context of the Paris Peace Conference and its Legacy
Martin Bemmann (Universität Freiburg im Breisgau)
When the World Economy Came into Being. The Supreme Economic Council and the Establishment of « World Economic Statistics »
Débat / Discussion
12h30-13h30 Pause-déjeuner / Lunch
13h30-14h30 PANEL 3
Télécommunications et patrimoine : nouvelles régulations / Telecommunication and Heritage : New Regulations
Présidence / Chair : William Mulligan (University College Dublin)
Pascal Griset (Sorbonne Université)
Le traité de Versailles et les télécommunications intercontinentales : entre sortie de guerre et nouvel ordre technico-stratégique, 1917-1919
Erik Goldstein (Boston University)
The Origins of World Heritage and the 1919 Paris Peace Conference
Débat / Discussion
14h30-16h PANEL 4
Déceptions et contestations / Disappointments and Disputes
Présidence / Chair : Stefan Martens (Institut historique allemand)
John A. Vasquez (University of Illinois)
Versailles and the Aftershocks of the First World War : Challenges to an Emerging Order
Volker Prott (Aston University)
The Fallacy of Order : Democratising International Politics at the Paris Peace Conference
Norman Ingram (Concordia University)
Victor versus Vanquished : Article 231 and the Legacy of 1919
Débat / Discussion
16h-16h30 Pause-café / Coffee break
16h30-18h30 PANEL 5
Ordres alternatifs / Alternative Orders
Présidence / Chair : Naoko Shimazu (Yale-NUS College)
Manfred Berg (Universität Heidelberg)
Woodrow Wilson and His Domestic Critics : The United States and World Order after the Great War
Urs Matthias Zachmann (Freie Universität Berlin)
The Subversive Internationalist – Visions of Interwar Order and Japanese International Lawyers’ Responses to the Paris Peace Conference
Patrick Houlihan (University of Oxford)
The Other Admiral Yamamoto : Catholic Globalism at the Paris Peace Conference of 1919
Andrew Webster (Murdoch University)
Order by Accident : An International Disarmament Regime as Unintended Consequence of the Paris Peace Conference
Débat / Discussion
Vendredi 7 Juin / Friday, 7 June 2019
Lieu / Place : Institut historique allemand / German Historical Institute
9h-10h30 PANEL 6
Citoyens et citoyennes dans le nouvel ordre international / Citizens in the New International Order
Présidence / Chair : Jean-Michel Guieu (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Thomas Davies (City University of London)
The Role of Transnational Associations in the Proposed New World Order Following the First World War : A Comparative Assessment
Carl Bouchard (université de Montréal)
À quoi reconnaît-on une mauvaise paix ? Observer, commenter, critiquer le nouvel ordre mondial, 1919-1920
Mona Siegel (California State University)
A Modern Mulan at the Peace Conference : The Nationalist and Feminist Agenda of Soumay Tcheng
Débat / Discussion
10h30-11h Pause-café / Coffee break
11h-12h30 PANEL 7
Logiques nationales, visions régionales / National Logic, Regional Visions
Présidence / Chair : Laurence Badel (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Hugues Tertrais (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Un nouvel ordre asiatique à Versailles ?
Julien Gueslin (La Contemporaine)
Entre utopies décentralisatrices et réalités géopolitiques : la commission des affaires baltiques et l’avenir de la Baltique orientale, printemps-été 1919
Thomas Fischer (Universität Eichstätt-Ingolstadt)
Negotiating the Covenant of the League of Nations : The Place of Latin America in the World
Débat / Discussion
12h30-14h Pause-déjeuner / Lunch
14h-16h PANEL 8
Le nouvel ordre mondial entre inclusion et exclusion / The New Global Order between Inclusion and Exclusion
Présidence / Chair : Felix Brahm (German Historical Institute London)
Oliver Bast (université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Globalizing the National or Nationalizing the Global ? Iranian Readings of « Order » and the Paris Peace Conference
Mustafa Aksakal (Georgetown University)
The International Order in 1919 : Views from Turkey
Emmanuelle Sibeud (université Paris 8)
À la porte de la Société des Nations. Nouvel ordre mondial et réaction coloniale en Afrique
Débat / Discussion
Lieu / Place : Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères / French Ministry for Europe and Foreign Affairs
18H-20H CONFÉRENCE / LECTURE
Georges-Henri Soutou (de l’Académie des sciences morales et politiques)
La France a-t-elle perdu la paix ?
Samedi 8 Juin / Saturday, 8 June 2019
Lieu / Place : Château de Versailles – pavillon Dufour / Château de Versailles – pavillon Dufour
11h Accueil / Welcome
11h30-13h TABLE RONDE / ROUNDTABLE
Versailles 1919, une paix bâclée ? / Versailles 1919, a Sloppy Peace ?
Modération / Moderator : Matthias Schulz (université de Genève)
Peter Jackson (University of Glasgow)
Vincent Laniol (UMR SIRICE) –
Jean-Michel Guieu (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
14h45-16h15 TABLE RONDE / ROUNDTABLE
Versailles après Versailles (1919-2019) / Versailles after Versailles (1919-2019)
Modération / Moderator : Marie-Pierre Rey (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Antoine Marès (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Jörn Leonhard (Universität Freiburg im Breisgau)
Séverine Blenner (Archives diplomatiques)
Programme à télécharger : Programme IHA-LAB-VER
Journée d’études organisée par l’EHESS (CRAL – « Centre de recherches sur les arts et le langage » et PREMEC – « Premiers modes d’écriture de la Shoah ») et le LabEx EHNE (« Écrire une Histoire nouvelle de l’Europe »)
Responsable scientifique : Élise Petit, LabEx EHNE
Comité scientifique : Judith Lyon-Caen, Malena Chinski, Aurélia Kalisky, Esteban Buch
L’objet de cette journée d’études pluridisciplinaire est d’éclairer les stratégies de survie intellectuelle et spirituelle que révèle le vaste corpus de poèmes et de chansons clandestins, produits et souvent mis en circulation dans et à travers les frontières des ghettos et des camps pendant la Shoah. La forme versifiée semble y avoir été privilégiée par un grand nombre de victimes : obéissant à un besoin vital de saisir l’expérience d’une réalité inouïe, elle servait à ordonnancer le chaos, à la soumettre à la versification et à un rythme porteur de sens. S’intéressant aux entreprises de collecte effectuées pendant et juste après la guerre, cette journée abordera également la question de la création artistique dans les « camps de déplacés » des années 1945 à 1949. Elle se clôturera par une table-ronde et une présentation de l’ouvrage Chanter, rire et résister à Ravensbrück : Autour de Germaine Tillion et du Verfügbar aux Enfers, paru récemment au Seuil, en présence d’une partie de l’équipe de direction scientifique.
Programme
Matin (9h30-12h30)
9h30 Élise Petit, Aurélia Kalisky, Esteban Buch, Accueil des participants et présentation de la journée
10h Aurélia Kalisky, Zentrum für Literatur- und Kulturforschung, Berlin
“La poésie témoigne de nousˮ. Forme, rythme et figure comme principes de survie
10h45 Claude Mouchard
“Si étroite la durée du jourˮ (1941) – en relisant Avrom Sutzkever
11h30 Élise Petit
Aleksander Kulisiewicz, troubadour et collecteur
Après-midi (14h-17h)
14h Malena Chinski
Corpus de chansons et outils d’analyse de Nachman Blumental dans Conférences sur la littérature yiddish sous l’occupation nazie (1966)
14h45 Nathalie Cau
Le répertoire en yiddish dans le théâtre des “camps de déplacésˮ, 1945-1949
15h30 Présentation et discussion autour de l’ouvrage Chanter, rire et résister à Ravensbrück : Autour de Germaine Tillion et du Verfügbar aux Enfers.
Avec Philippe Despoix (Montréal), Cécile Quesney, Nelly Forget, Claude Mouchard, Esteban Buch et Élise Petit.
Colloque international organisé par le Centre d’histoire du XIXe siècle, le LabEx EHNE et le Centre de recherches en histoire des Slaves (UMR SIRICE)
La Guerre de Crimée (1853-1856) reste délaissée dans l’historiographie française du fait militaire. Elle n’a fait l’objet que de synthèses déjà anciennes et a connu pendant longtemps un relatif désamour, en étant associée, selon l’historiographie de la IIIème République, au Second Empire dont il fallait effacer la trace. L’étude la plus solide et la plus récente (1995) est à mettre sur le compte d’Alain Gouttman. Toutefois, si son travail se montre particulièrement érudit et objectif, il reste néanmoins fortement marqué par un tropisme encore net pour l’histoire-bataille. Ce retard de l’historiographie française est d’autant plus regrettable que la guerre de Crimée s’écrit à l’étranger, particulièrement en Angleterre, dans le cadre d’une histoire renouvelée des conflits de plus en plus souvent abordés dans une approche pluridisciplinaire.
En effet, la Guerre de Crimée marque, avec la Guerre de Sécession (1861-1865), un tournant historique et anthropologique majeur dans l’histoire du fait militaire, témoignant de transformations profondes dans la façon de combattre mais également dans le rapport qu’entretiennent les sociétés avec la guerre, que ce soit pendant ou après le conflit.
Ce colloque a donc pour ambition d’inscrire la guerre de Crimée dans cette nouvelle façon d’écrire l’histoire des conflits, en insistant sur trois aspects fondamentaux :
1) L’importance de l’anthropologie historique de la guerre moderne comme clé de compréhension des combats, des stratégies employées, du vécu et des sentiments des combattants, des relations réciproques entre la guerre et les sociétés.
2) La dimension transnationale, en introduisant une histoire comparée du conflit. La confrontation d’histoires croisées permettra de sortir du cloisonnement imposé par les seules approches nationales. Surtout, la guerre de Crimée ne devra pas être uniquement vue de l’Occident, il faudra donc évaluer sa perception et ses répercussions dans le monde russe et dans le monde ottoman.
3) La dimension socioculturelle du conflit et sa mémoire. La guerre de Crimée influence la société par l’investissement médiatiques, économique et symbolique de l’État, de l’armée et des civils.
Tenant compte de cette triple démarche méthodologique, nous avons décidé d’organiser le colloque autour de quatre axes majeurs.
I) Guerre et diplomatie
Dans cet axe teinté de géopolitique, il sera aussi bien question des causes de la guerre, des motivations des belligérants et des conséquences du conflit sur la diplomatie. La guerre de Crimée sera ainsi replacée dans le double contexte séculaire du concert des nations et de la question d’Orient. Si les causes religieuses du conflit ont probablement été surévaluées, les raisons économiques et le contrôle des Détroits sont au cœur des problématiques de la diplomatie européenne. La rupture de l’équilibre diplomatique qui avait été maintenu, bon an mal an, depuis 1815 est également un sujet de préoccupation majeure des cabinets et pousse à des réflexions sur le droit international et sur la paix du continent européen qui conduisent au traité de Paris (30 mars 1856).
II) Vivre la guerre
La guerre de Crimée marque des bouleversements importants dans l’expérience des combats par les soldats. L’évolution des techniques d’armement (le fusil à canon rayé, les obus explosifs) et des stratégies militaires (apparition de la guerre de tranchées) accroît les risques, les atteintes corporelles et la létalité. Des nouvelles blessures apparaissent, tandis que le choléra décime les troupes. Ceci pousse alors à créer de nouvelles structures d’encadrement médical (rôle de Florence Nightingale, de Valérie de Gasparin, d’Elena Pavlovna). On se mobilise également à l’arrière, comme en témoignent les nombreuses souscriptions levées pour les familles des soldats morts et blessés en France et en Angleterre, ainsi que le travail mené par Anatole Demidov vis-à-vis des blessés et des prisonniers dans toute l’Europe.
III) Économie, société et opinion publique
L’impact de la guerre de Crimée dépasse de très loin le cadre des simples opérations militaires. Une véritable économie de guerre se développe avec le recours à l’emprunt et l’émergence d’entrepreneurs de guerre. Dans le cas ottoman, l’investissement militaire est décisif dans la création de la Banque impériale ottomane qui conduit à la mise sous tutelle par les puissances européennes d’une Sublime Porte surendettée. Les sociétés vivent également au rythme de la guerre. Une véritable « union sacrée » se met en place dans tous les États, bien alimentée par des gouvernements qui cherchent à mobiliser leurs opinions publiques contre l’ennemi. En effet, ce rôle accru de l’opinion publique est d’autant plus évident que le traitement de l’information militaire connaît des modifications majeures avec l’émergence du télégraphe et de la photographie.
IV) Images, représentations et mémoire
La vision de la guerre est transformée et pousse ainsi à utiliser les leviers de l’histoire culturelle (importance de l’art dans la guerre), de l’histoire des représentations et de l’histoire des imaginaires. Bien que le culte de l’officier héroïque soit maintenu (Saint-Arnaud en France, Gortchakov en Russie), les simples soldats trouvent leurs lettres de noblesse, comme en témoignent les nombreux monuments aux morts qui leur sont dédiés. De fait, la guerre de Crimée possède une
dimension mémorielle très forte, comme l’attestent ses retombées en matière de toponymie et sa place dans les références historiques de certains dirigeants politiques actuels.
Comité d’organisation
Marie-Pierre Rey (Université Panthéon-Sorbonne, SIRICE), Éric Anceau (Sorbonne Université, LabEx EHNE), Jean-François Figeac (Sorbonne Université, Centre d’histoire du XIXème siècle).
Conseil scientifique
Éric Anceau (Sorbonne Université, LabEx EHNE),
Yves Bruley (Ecole pratique des hautes études),
Walter Bruyère-Ostells (IEP d’Aix-en-Provence),
Lorraine de Meaux (Université Panthéon-Sorbonne),
Hervé Drévillon (Université Panthéon-Sorbonne, directeur de la recherche historique au SHD),
Anne-Laure Dupont (Sorbonne Université, Centre d’histoire du XIXème siècle),
Edhem Eldem (Collège de France, chaire d’histoire turque et ottomane),
Jean-François Figeac (Sorbonne Université, Centre d’histoire du XIXème siècle),
Orlando Figes (Birkbeck College de Londres),
Hubert Heyriès (Université Paul Valéry/ Montpellier III),
Catherine Horel (Université Panthéon-Sorbonne, SIRICE),
Jean-Noël Luc (Sorbonne Université, Centre d’histoire du XIXème siècle),
Silvia Marton (Université de Bucarest),
Nicolae Mihai (Université de Craiova),
Catherine Mayeur-Jaouen (Sorbonne Université, Centre d’histoire du XIXème siècle),
Marie-Pierre Rey (Université Panthéon-Sorbonne, SIRICE),
Odile Roynette (Université Bourgogne Franche-Comté),
Özgür Türesay (Ecole pratique des hautes études).
Centres de recherches
Centre d’histoire du XIXème siècle,
LabEx EHNE,
Centre de recherches en histoire des Slaves (UMR SIRICE).
Institutions partenaires : Fondation Napoléon, Service historique de la Défense.
Langues du colloque : Français / Anglais.