

Le sac de Rome par les troupes de l’empereur Charles Quint – roi de Germanie, d’Espagne, de Naples et de Sicile, seigneur des Pays-Bas – en mai 1527 est un événement d’une rare violence qui a marqué tous les esprits au xvie siècle. Accident d’une guerre opposant une bonne partie des princes européens, il sert en partie d’exutoire aux tensions religieuses qui s’accumulent depuis la fin du Moyen Âge. Les protestants, mais aussi les soldats catholiques, y communient dans une ivresse sacrale qui annonce les conflits confessionnels à venir. Les soldats y conservent, cependant, une réelle rationalité – qui accorde tout son poids aux logiques de prédation. Rapidement connues dans toute l’Europe, ces exactions sont très majoritairement interprétées comme un événement religieux : juste châtiment de l’antéchrist papiste ou de la corruption de l’Église, fléau divin, sacrilège ou occasion de réconcilier les chrétiens dans la réforme universelle.





