
En Union soviétique, lors de la Seconde Guerre mondiale, des minorités non russes de la Volga, du Caucase et de Crimée sont collectivement déportées selon le même modus operandi : rafle, transfert dans des wagons à bestiaux, relégation dans des zones inhospitalières et exploitation économique des bannis. De grande envergure avec plus de deux millions de personnes touchées, ces déportations successives représentent à l’échelle européenne une entreprise inédite de gestion des populations et de production industrielle et agricole. Si leur généalogie remonte à la campagne contre les Cosaques du Don pendant la guerre civile (1918-1921), les années 1930 en constituent un moment clé, avec des épisodes répressifs qui expriment la méfiance toujours plus forte de la direction du pays à l’endroit de plusieurs minorités non russes, perçues comme de potentiels ennemis de l’intérieur.





