Libérer, être libéré dans l’Europe des XIXe et XXe siècles

Des soldats britanniques donnent du chocolat à des civils néerlandais lors de la libération des Pays-Bas, 1944. Photographe : Sergent Laing de la no. 5 Army Film &Photographic Unit. Photographie B10245, Imperial War Museums.
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Mettant fin à une domination étrangère quelle qu’en soit le type – annexion de fait ou de jure, occupation militaire – et donc à une forme d’oppression, la libération apparaît comme un moment exceptionnel dans l’histoire des nations européennes. C’est aussi un moment fragile, de déprise comme de possible reprise de la violence, de rétablissement comme d’effondrement des structures étatiques, bref, un moment incertain de reconfiguration des rapports socio-politiques. Surtout, l’usage du terme participe souvent d’un discours de légitimation de l’action : ainsi les forces qui « libèrent » peuvent-elles se présenter elles-mêmes comme « libératrices », ou être perçues comme telles ou non par une partie des populations « libérées ». Dès lors que les expériences de la domination étrangère sont plurielles, celles des libérations ne répondent à aucun scénario pré-écrit.

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