
L’art de l’Europe a été très tôt l’objet de l’histoire de l’art. Dès la fin du xixe siècle, les suites de la pensée universaliste des encyclopédistes ont porté cette discipline à embrasser la production de tout le continent. Les travaux comparatistes se sont développés d’abord entre les pays d’Europe, puis entre l’Europe et les territoires extra-européens : chacun devenait à son tour cet « autre » exotique face à la vieille Europe, territoire de référence et point de départ de toutes les études. L’expansion coloniale, mais surtout la redéfinition de la notion « d’art » au tournant de 1900, ont jeté les bases d’une nouvelle réflexion sur la manière de comprendre la création extra-européenne. D’abord confisquées par l’ethnologie naissante, ces investigations se sont développées par la suite dans le sillage de l’histoire globale et connectée. Elles ont subi des mutations déterminantes à partir des années 1960, qui peuvent se définir par l’abandon des anciennes visions euro-centrées de l’art.





