Genre des superstitions (Le)

« Animal magnetism : The operator putting his patient into a crisis », dans Ebenezer Sibly, A Key To Physic and the Occult Sciences, 1814.
Albert de Rochas, L’extériorisation de la motricité, Paris, Chamuel, 1896, p. 189. Source : Wikimedia Commons https://goo.gl/pRwTtu

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À partir de la seconde moitié du xviiie siècle, l’association classique entre femmes et superstitions connaît un renouvellement. Leurs visions, leurs pouvoirs de guérison ou de nécromancie sont tout d’abord réévalués et réinterprétés, mais à l’aune de nouveaux savoirs médicaux ou spirituels dominés par les hommes entre la fin du xviiie siècle et le début du siècle suivant, dans les grandes villes européennes. Les croyances ancestrales et les rites populaires, y compris lorsqu’ils sont pratiqués par les femmes, sont collectés à titre de trésors nationaux ou régionaux tandis que les sorcières sont réintégrées dans l’histoire nationale et le génie des peuples. Mais cette réévaluation est toujours fragile et est contrebalancée par un très fort scepticisme qui parfois l’emporte, comme à la fin du xixe siècle, ou parfois cède devant d’autres intérêts plus politiques, comme dans les années 1930. Dès lors, à mesure que progresse l’idée que les superstitions ne sont plus que des survivances, la question du genre devient moins importante.

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