
La place des femmes au sein de la contre-révolution au xixe siècle est inattendue eu égard à la conception genrée des rapports sociaux portée par cette famille politique, qui défend une société inspirée de l’Ancien Régime et reposant sur le catholicisme et la monarchie, sur des cadres sociaux traditionalistes et sur le maintien d’un modèle patriarcal. Outre leur importance sur un plan symbolique, à travers des incarnations dynastiques, religieuses ou nationales, les femmes contre-révolutionnaires disposent d’une assez large liberté d’action qui s’incarne dans des domaines variés. Si nombre de ces actions relèvent du domaine où les femmes sont traditionnellement cantonnées – famille, activités du care, etc. –, elles interviennent aussi de multiples manières sur la scène politique – prise d’armes, pétitions, souscriptions. En fin de compte, la contre-révolution procure une capacité d’agir – paradoxale pour les femmes, dont on retrouve des traces au xxe siècle dans les mouvements conservateurs et catholiques, héritiers de la contre-révolution.





