En mémoire du Professeur Jerzy Kłoczowski

Le Professeur Jerzy Kłoczowski nous a quittés le 2 décembre dernier, à près de 93 ans. Beaucoup d’entre nous ont connu cet homme merveilleux, et ce grand savant. Profondément patriote, il était en même temps un Européen accompli, par ses convictions et par son immense culture polyglotte.

Durant la guerre il avait appartenu à l’Armée de l’Intérieur polonaise, il avait participé au soulèvement de Varsovie en 1944 et avait été grièvement blessé. Très actif dans le mouvement Solidarité, il fut élu après la chute du communisme Sénateur de Pologne et remplit différentes fonctions officielles (représentant du parlement polonais au Conseil de l’Europe, et président de la commission polonaise pour l’UNESCO).

Après différentes postes universitaires il fut élu professeur d’Histoire à l’Université catholique de Lublin et directeur de l’Institut de l’Europe du centre-est. A la tête de la Fédération internationale des Instituts de l’Europe centre-orientale, il joua un rôle majeur dans la redécouverte de toute cette partie de notre continent, située entre l’Allemagne et l’Autriche d’une part, et la Russie de l’autre, et dans l’histoire de laquelle la Pologne a joué et joue un rôle si essentiel.

De sa considérable bibliographie, outre les livres consacrés à l’histoire religieuse de la Pologne, on soulignera ici les ouvrages qui ont marqué les étapes de sa réflexion dans ce domaine, celui de la « République de plusieurs Nations », ensemble original, ni empire, ni collection d’Etats-nations au sens de l’Europe occidentale, qui a tant contribué à formé sa réflexion et a inspiré son action à propos de l’Europe actuelle :
– East Central Europe in the historiography of the countries of the region, 1995
– L’héritage historique de la Res Publica de Plusieurs Nations 2004
– Central Europe between East and West, 2005
– La Pologne et l’Europe, du partage à l’élargissement (XVIIIe-XXIe siècles), 2007.

Jerzy Kłoczowski avait été professeur associé à plusieurs reprises dans des établissements prestigieux, dont Paris-IV en 1985-1987. Il avait organisé ou participé à de très nombreux colloques internationaux, au cours desquels ses très nombreux amis se faisaient une joie de le retrouver et de l’entendre. Sa perspective érudite et équilibrée sur l’histoire de l’Europe l’avait conduit à travailler avec de nombreux membres du futur LabEx sur la place de la Pologne dans l’évolution historique et institutionnelle du continent, que ce soit dans le cadre de publications, ou de colloques comme « Penser le système international » où il était intervenu à l’automne 2011 à la Maison de la Recherche.

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Voyager dans les Etats autoritaires et totalitaires de l’Europe de l’entre-deux-guerres

Olivier Dard, Emmanuel Mattiato, Christophe Poupault, Frédéric SalléeVoyager dans les Etats autoritaires et totalitaires de l’Europe de l’entre-deux-guerres. Confrontations aux régimes, perceptions des idéologies et comparaisons, Éditions de l’université de Savoie, 2017.

Le présent ouvrage regroupe l’ensemble des contributions réunies dans le cadre d’un colloque international co-organisé en avril 2017 par le LabEx EHNE de l’université Paris-Sorbonne et le laboratoire LLSETI de l’université Savoie Mont Blanc. Lire la suite

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Critique d’art et nationalisme. Regards français sur l’art européen au XIXe siècle

Thierry Laugée et Carole Rabiller (dir.), Critique d’art et nationalisme. Regards français sur l’art européen au XIXe siècle, Peter Lang, Paris, 2017.

En histoire de l’art, la critique est l’un des miroirs identitaires d’une nation, la résultante d’un héritage façonné par les codes sociaux et culturels d’un pays. Elle repose sur des conventions qui lui sont propres et admises, consciemment ou non, par ses auteurs et son public. Les textes de critique d’art français informent par conséquent tout autant sur la culture de l’observateur que sur celle de l’observé. Lire la suite

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Vidéos du colloque « Être homosexuel-le en Europe au temps de la Seconde Guerre mondiale »

Les vidéos du colloque « Être homosexuel-le en Europe au temps de la Seconde Guerre mondiale » sont désormais en ligne sur Canal U.

Comment les hommes et les femmes homosexuels en Europe ont-ils vécu la Seconde Guerre mondiale ? Comment commémorer les persécutions subies ?

Il est désormais connu que durant la Seconde Guerre mondiale, des personnes homosexuelles ont été arrêtées et déportées en Allemagne. Cependant, des politiques anti-homosexuelles ont aussi été développées dans plusieurs autres pays d’Europe, que ceux-ci fussent ou non sous influence nazie.
Jusqu’à aujourd’hui, les modalités de ces politiques, l’ampleur des persécutions et la manière dont les villes et les Etats européens élaborent la mémoire de cette période n’ont été que peu questionnées. Et cela, alors que des monuments commémoratifs en souvenir des victimes homosexuelles sont de plus en plus nombreux à travers notre continent.

Colloque organisé le 27 mars 2015 par l’Axe Genre & Europe du LabEx EHNE  et par le Conseil de l’Europe. Homologué « 70e anniversaire de la Libération et de la Victoire ».

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CEE/UE et l’aide au développement de Lomé à Cotonou (La)

Garret FitzGerald, ministre irlandais des Affaires étrangères et président en exercice du Conseil des CE, et notamment de Seewosagur Ramgoolam, Premier ministre mauricien (de gauche à droite).

Auteur-e-s

En 1957, une Convention d’association rattachée au traité de Rome pose les bases d’une politique européenne d’aide au développement. Fondée initialement sur l’idée d’une zone de libre-échange euro-africaine, celle-ci concerne presque exclusivement l’Afrique francophone où un Fonds européen de développement finance des investissements à but économique ou social. À partir des années 1970, avec la signature de la première convention de Lomé (1975), l’aide européenne au développement évolue de manière importante, à la fois par le nombre de pays concernés et par les instruments qu’elle adopte. Après avoir été renouvelée trois fois, la convention de Lomé a laissé la place en 2000 à l’accord de Cotonou qui doit rendre l’aide européenne compatible avec l’Organisation mondiale du commerce et intégrer les nouvelles priorités de l’UE dans le monde de l’après-guerre froide.

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Résistance aux occupations militaires en Europe depuis le XIXe siècle

Affiche publiée au cours de la Seconde Guerre mondiale par le Centre d’information du gouvernement belge à New York (81 x 53 cm). BNF.

Auteur-e-s

Depuis le xixe siècle, les occupations militaires en Europe ont souvent suscité l’hostilité et l’opposition des populations occupées. Les raisons expliquant ces mouvements de résistance sont cependant variées et ceux-ci constituent eux-mêmes des phénomènes complexes. Il n’existe pas de définition unique de la « résistance » qui a pu adopter de nombreuses formes, de la lutte armée à la grève, des mouvements coordonnés à l’opposition spontanée. L’hostilité réservée à l’occupant est souvent motivée par des motifs idéologiques d’ordre religieux, nationaliste ou politique aussi bien que par les décisions imposées par les forces occupantes. Expliquer et définir ce phénomène peut-être inévitable et évaluer le succès qu’ont rencontré ces mouvements demeure une tâche aussi difficile que fascinante.

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Europe and the Legal Regulation of International Relations

James Gillray, The Reception of the Diplomatique and his Suite, at the Court of Pekin, September 14, 1792. The ambassador of Great Britain, George Macartney, refused to bow before the Emperor Qianlong.

Beginning in the late fifteenth century, the gradual opening up of Europeans to the world prompted them to examine what form their cohabitation in distant overseas spaces would take. Subsequently, the process of colonization forced Europeans to gradually extend to the entire world the principles and practices of an international law originally forged for countries of the old continent. The development of a legal framework on the world level consequently accompanied European expansion, over both land and sea, first in America and later in Asia and Africa. The concept of limited sovereignty in particular made it possible to introduce a hierarchy between states and to legitimize colonial conquests, while imposing a uniformization of norms and practices. From the late nineteenth century onwards, however, globalization and the increasing complication of the international system called the Westphalian model into question, in order to propose other legal traditions that favoured the emergence of a “mestizo” international law.

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Victors and Vanquished in Europe

Lionel Royer, Vercingetorix throws down his arms at the feet of Julius Caesar (in -52), 1899. Oil on canvas. Musée Crozatier, Le Puy en Velay.

Auteur-e-s

The distinction between the victors and the vanquished, arising from the many conflicts which have marked European history, has not been stable over the long-term. The perception that both groups have of victory and defeat is not linear. The postures of different groups are constructed, with memorial traces varying based on the period. The figures of the victor and the vanquished have evolved based on their confrontation with events and accounts. The enemy—whether absolute or conventional—becomes hereditary, affected by stereotypes that shape its identity. The explanation for defeat is inseparable from the person of the traitor and the discourse on betrayal. It therefore seems appropriate to explore defeat, running counter to a history which is often built on victories, or even on defeats transformed into triumphs. Victor-heroes stand alongside vanquished-martyrs. Surrender and enemy occupation of territory call for revenge. Beyond their actual content, peace treaties are interpreted in varying fashion by the vanquished and the victors. The resulting territorial recompositions create minorities of the vanquished among the victors.

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Reception of The Second Sex in Europe

Cover of "Le Deuxième Sexe" (The Second Sex) of Simone de Beauvoir, first edition, Gallimard editions, 1949.

Auteur-e-s

From the date of its publication in France in May 1949 to the 2000s, the European reception of Simone de Beauvoir’s The Second Sex—of which the French component is well known—gave rise to many debates and critiques in literary and political circles as well as among feminists. Its contents indeed challenged the dominant sexual order, and served as an invitation for the liberation of morals and gender equality. Neither the work nor its reception can be separated from the rest of the author’s work, or from her life, travels, and political commitments. Until the mid-1960s, the critical reception was closely linked to the international diffusion of French existentialism as well as the political and cultural logic of the Cold War. Feminist debates dominated from the 1960s to the 1980s, before the development of Beauvoirian studies led to a scholarly reevaluation of the book.

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