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À l’époque contemporaine, l’exilé est longtemps resté dans les représentations une figure essentiellement masculine. Or l’étude des mobilités contraintes, qu’elles soient d’origine politique, religieuse ou sexuelle, montre que les femmes participent, elles aussi, dès le début du xixe siècle, à des phénomènes d’exil, qu’on entendra ici de manière large comme des formes d’expatriation forcée. Si les figures féminines de l’exil demeurent isolées au cours du xixe siècle, la massification de ce type de mobilités à partir du début du xxe siècle concerne également les femmes, qui revendiquent peu à peu l’accès à des fonctions de représentation au sein des groupes en exil et bouleversent ainsi les normes genrées de l’engagement. Après l’adoption de la convention de Genève en 1951, premier texte à proposer une définition internationale du réfugié, les femmes conquièrent la reconnaissance de leur place spécifique dans les phénomènes d’exil et d’asile. C’est en 1985 seulement que le Haut Commissariat pour les réfugiés ouvre le premier forum sur les femmes réfugiées, mettant ainsi en évidence leur singularité.





