Corine DEFRANCE, Catherine HOREL, François-Xavier Nérard (dir.), Vaincus ! Histoire de défaites, Europe XIXe-XXIe siècles, Paris, Nouveau Monde, Collection « LabEx EHNE », 2016.
L’apparent désordre de notre époque déconcerte dans une Europe aujourd’hui en crise – mais ne l’a-t-elle pas souvent été dans les siècles derniers ?
Mieux comprendre d’où nous venons pour mieux nous projeter dans l’avenir, telle est l’ambition de la collection Pour une histoire nouvelle de l’Europe.
La démarche scientifique est originale, car l’Europe du XVIIIe au XXIe siècle est appréhendée dans son ensemble par-delà les entités nationales qui la composent, dans un faisceau de relations mondiales et à travers des angles d’attaque renouvelés. Il y est en effet question du rôle des défaites, des transitions technologiques, des grands courants artistiques et leurs ré-interprétations successives, des idéologies et des différentes lectures de l’histoire par les historiens de l’Europe eux- mêmes.
Cette collection est l’œuvre d’historiens aux approches multiples qui croisent les champs du politique, du culturel, du genre, etc., pour proposer une compréhension renouvelée de l’histoire de notre continent.
« Les vainqueurs sont ceux qui écrivent l’Histoire », a-t-on souvent affirmé. Mais qu’en est-il des vaincus ? La défaite est-elle vraiment sans histoires ?
Des guerres napoléoniennes à la guerre froide, l’Europe a été au cours de ces deux derniers siècles un continent déchiré par des guerres redéfinissant toujours vainqueurs et vaincus.
Longtemps seuls les historiens du fait militaire ont tenté de comprendre la défaite, elle sort désormais des champs de bataille pour interroger les récits nationaux. Elle interpelle, avec son lot de héros, de martyrs, d’exilés et de traîtres, et devient un lieu d’expériences et de mémoires.
La défaite prend aujourd’hui sa revanche.
Table des matières
Introduction
Réalités, perceptions et usages de la défaite en Europe. Corine Defrance et Catherine Horel
La défaite conjurée
Toulon, 27 novembre 1942. Rien qu’une défaite ou plus qu’une défaite ? Thomas Vaisset et Philippe Vial
« Nous ne capitulerons jamais », ou la défaite comme victoire ultime (Berlin, 1945). Johann Chapoutot
L’impossible défaite. L’URSS au début de la Grande Guerre patriotique (1941-1943). François-Xavier Nérard
La défaite réinterprétée
Alexandre Ier, vainqueur de Napoléon ? Marie-Pierre Rey
Navarin, 20 octobre 1827. Les paradoxes d’une défaite sans guerre. Anne Couderc et Nikos Sigalas
À l’ombre de l’histoire ? La défaite de Leipzig. Bettina Severin-Barboutie
Défaites victorieuses ? Donner sens à l’effondrement du IIIe Reich en Allemagne, de la Seconde Guerre mondiale à la chute du Mur. Jörg Echternkamp
La défaite sédimentée
La défaite des Serbes de Kosovo Polje (1389). Constructions et utilisations du mythe depuis le XIXe siècle. Ivan Čolović
Les défaites italiennes : histoire d’un anti-mythe national. Marco Mondini
Le traité de Trianon, 4 juin 1920, ou le deuil de la nation hongroise. Catherine Horel
Les accords de Munich, 1938. Du rôle ambivalent des défaites. Antoine Marès
La défaite magnifiée
La « guerre d’Hiver » ou la sublimation d’une défaite (novembre 1939-mars 1940). Maurice Carrez
À l’ombre du soleil d’Austerlitz. La défaite austro-russe et les limites de la victoire décisive. Aurélien Lignereux
Alésia, défaite paradoxale. Jean-Louis Brunaux
Conclusion
Le temps des défaites. Mathieu Jestin et François-Xavier Nérard
Pour en savoir plus : Promo_Vaincus





