Auteur-e-s Fulvio Delle DONNE
Le latin humaniste est fondé sur le modèle du latin classique. Son créateur, peut-on estimer, est François Pétrarque (1304-1374), qui impose un style résolument différent de celui typique de l’ars dictaminis tardomédiéval. Les auteurs jugés dignes d’être imités sont au départ tous les Anciens mais, surtout à partir de la fin du xve siècle, le modèle cicéronien devient de plus en plus exclusif. Quelques exceptions importantes sont à signaler, comme celle d’Ange Politien (1454-1494) qui, opposé à Paolo Cortesi (1465-1510), juge que la vitalité de l’écriture ne peut être contrainte par des normes trop rigides dans l’imitation. À une époque où les langues vernaculaires acquièrent une pleine dignité, le latin devient la langue distinctive d’un groupe social et intellectuel restreint qui, à travers la maîtrise de ce dernier, revendique un rôle administratif et politique. Et de même les discussions apparemment érudites sur l’origine du latin, qui pour certains comme Leonardo Bruni (1370-1444) n’est employé, même dans l’ancienne Rome, que par une classe supérieure, contribuent à créer l’image d’une langue élitiste et exclusive.
Source: Le latin dans l’Europe des humanistes





