L’invention du geste amoureux dans la peinture de la Renaissance (1500-1650). Résurgences, codifications, transgressions

Colloque International organisé par Giovanni Careri (EHESS), Elinor Myara Kelif (Université Paris-Sorbonne), Valérie Boudier (Université Lille 3) et Elisa de Halleux (Université panthéon Sorbonne) avec la participation de l’HICSA (Université Panthéon Sorbonne), de l’EHESS, du LabEx CAP (Université Panthéon Sorbonne) et du LabEx EHNE (Université Paris-Sorbonne).
Paris INHA, 8-9 Juin 2015, salle Vasari

Les traités de manières et les traités artistiques, de même que le discours amoureux dans le domaine littéraire, se sont donnés la tâche de définir, voire de codifier, la gestuelle amoureuse et établissent notamment des relations entre le domaine artistique et littéraire et la vie sociale. Par rapport au « geste écrit », le « geste en image » peut se manifester sous une forme plus ambiguë et laisser transparaître, entre autres, des rapports de réciprocité, de domination, d’assujettissement ou d’inversion des rôles. Cela tient notamment à la difficulté de la définition de la notion même de geste qui ne va pas sans poser des questions conceptuelles à la limite du paradoxe : jusqu’où la variation, à partir d’une formule gestuelle, peut-elle être reconnue comme appartenant à la formule d’origine ? Comment interpréter la condensation de deux ou plusieurs formules en un seul geste ? Dans quelle mesure la relation établie entre le geste et son environnement change-t-elle son sens ? Et, enfin, à quelles conditions est-il possible d’inventer un geste si ce qui définit ce dernier est précisément la répétition ? À ces questions théoriques s’en ajoutent d’autres, d’ordre historique et anthropologique : pourquoi certains gestes accèdent-ils à la visibilité en peinture à un moment donné de l’histoire ?

L’hypothèse à l’origine de ce colloque est que, dans la peinture de la Renaissance, le geste amoureux explore et déplace les frontières du figurable, se confrontant subtilement aux interdits explicites et à ceux que chaque société intériorise. Sans chercher à procéder à une moisson iconographique ou à une cartographie des thèmes amoureux, ni d’établir une typologie des gestes, nous souhaitons faire émerger, à travers l’analyse des images, les caractéristiques d’une anthropologie visuelle de l’affectivité, en prenant en compte ses fondements philosophiques, littéraires, théoriques et visuels.

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