Les Rendez-Vous du LabEx: « L’imaginaire des grottes dans les jardins européens » (16 décembre 2014)

L'imaginaire des grottes dans les jardins européens

Le prochain rendez-vous du LabEx aura lieu le 16 décembre 2014 de 18h à 20h, à la Maison de la Recherche (bibliothèque Serpente), autour de l’ouvrage de Monique Mosser et Hervé Brunon, L’imaginaire des grottes dans les jardins européens, Paris, Hazan, 2014. La présentation par les auteurs de leur ouvrage sera suivie d’une discussion avec le public.

Texte de présentation de l’éditeur

« Dès l’Antiquité, puis de la Renaissance à nos jours, les grottes artificielles constituent un topos incontournable dans la création des jardins de toute l’Europe, soumis à d’infinies variations de formes, au gré des changements de goût, de l’excentricité des mécènes et de la fantaisie des concepteurs. Ce sont des milliers de grottes qui furent aménagées au cours des cinq derniers siècles selon des échelles extraordinairement variées allant de la simple niche abritant une petite fontaine à l’immense chaos naturel transformé en paysage sublime. Beaucoup ont disparu, en raison de l’extrême fragilité de ces décors précieux, mais d’admirables réalisations témoignent encore de cet engouement jamais démenti, notamment en Allemagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, au Portugal et en Russie, en Finlande et Ukraine.

En rendant compte sans volonté d’exhaustivité – à travers plus d’une centaine d’exemples illustrés grâce à des prises de vue actuelles d’excellente qualité – de la richesse de ce patrimoine relativement méconnu, l’ouvrage vise à explorer les enjeux de cette fascination ininterrompue pour les grottes de jardin et à mettre en lumière l’inventivité formelle et technique à laquelle elles ont donné lieu. Il ne s’agit pas d’aborder les grottes en tant que motifs autonomes et isolés, mais bien de les inscrire tant dans leur contexte spatial et culturel, en considérant le rôle qu’elles tiennent dans la composition et la poésie du jardin, l’écriture du relief et des eaux miroitantes ou jaillissantes, la narration de la statuaire, et la manière dont elles révèlent les aspirations de chaque époque ou de chaque individu. Une centaine de documents iconographiques – illustrations encyclopédiques, peintures allégoriques, portraits, décors de théâtre, etc. –, permettent d’évoquer leur arrière-plan à la fois artistique, littéraire, scientifique, technique, religieux, philosophique ou encore anthropologique. Si le jardin opère comme microcosme, la grotte constitue à son tour un monde en réduction, une cristallisation de l’imaginaire s’incarnant dans des formes sensibles qui puisent à la réalité des lieux et poussent le vocabulaire ornemental à son paroxysme, qu’il relève du rustique, du grotesque ou encore de la rocaille. L’accumulation des matériaux et l’intensité des effets sonores et lumineux produisent des fantasmagories théâtrales ; la pénombre, les anfractuosités favorisent une intimité qui renvoie aux origines.

Dépassant le simple catalogue par pays ou par périodes, les douze chapitres diachroniques de ce livre embrassent une série de catégories littéraires, esthétiques ou anthropologiques, qui, du primordial au profane en passant par le tellurique, le merveilleux et le diluvien, déclinent la poétique profonde des éléments et des émotions à l’œuvre dans la grotte. Un patrimoine exceptionnel à travers toute l’Europe redécouvert ici. Une iconographie non moins exceptionnelle. Un livre prestigieux présenté dans un coffret. »

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Colloque: Libéralisme et libéraux en Europe occidentale à l’époque contemporaine

AfficheA4Direction : Dominique Barjot, Olivier Dard, Jérôme Grondeux, Frédéric Fogacci.

Date : 27 et 28 novembre 2014 à Paris.

Partenaires : Labex EHNE (Axe 2).

Argumentaire

Y a-t-il un sens à tenter d’écrire une histoire de la pensée libérale et des courants, intellectuels et politiques s’en réclamant ? La question ainsi posée n’est pas rhétorique. En 1993, le philosophe Jeremy Waldrin, après avoir conclu à une quasi-aporie concernant les origines du courant libéral, n’hésite ainsi pas à écrire dans un article célèbre, « Les fondations théoriques du libéralisme », qu’il est « peu fructueux de chercher des caractéristiques cardinales communes, mais aussi de penser que l’on peut trouver des caractéristiques distinctives ou particulières qui puissent différencier les conceptions d’une tradition de celles d’une autre » (Jeremy Waldron, « Theoretical foundations of Liberalism », in Liberal Rights, Cambridge University Press, 1993, p. 36). L’objet a jusqu’ici surtout été investi par la philosophie politique (Pierre Manent, Lucien Jaume, Alain Laurent), avec une démarche souvent plus généalogique qu’historique.

En somme, le courant libéral apparaît comme un objet historique difficile à saisir, pour différentes raisons. D’une part, il est extrêmement délicat de lui donner un point de départ : si l’apparition du terme remonte au milieu du XVIIIe siècle, il est ardu de dater et de préciser la formalisation d’un courant d’idées en courant politique. D’autre part, on ne peut penser la notion de libéralisme qu’en termes polysémiques. Les libéralismes européens sont fortement liés à des traditions nationales établies et parfois antagonistes : alors que le corpus doctrinal du libéralisme anglais est porteur d’un appareil conceptuel (droits de l’individu, notion de société civile) qui facilite son passage dans le champ politique, il n’en va pas nécessairement de même en France ou dans l’Europe méditerranéenne. Enfin, les points d’application du libéralisme divergent, qu’il s’agisse du domaine économique, du domaine politique ou du domaine social. La dernière difficulté n’est pas la moindre : certains acquis du libéralisme semblent à ce point intégrés dans les fondements juridiques et le fonctionnement des Etats (droits de l’individu, économie de marché, libre-concurrence plus ou moins régulée par l’Etat), que les courants libéraux finissent par souffrir d’un déficit de visibilité : à compter des années 70, le libéralisme est moins défini par ses praticiens que par ses critiques, à travers plusieurs vocables passés dans le langage courant (ultra-libéralisme, libéralisme sauvage, etc.).

En somme, proposer une histoire des libéraux en Europe oblige à adopter une démarche à la fois généalogique (comprendre les blocages idéologiques, l’antagonisme des traditions nationales, le poids de certains héritages, comme l’expérience Guizot en France) et progressive (comprendre le libéralisme comme un courant non pas figé, mais en constante évolution, redéfini par le contexte historique). Plusieurs axes de réflexion animeront ce colloque :

  • D’abord, on tentera de replacer la réflexion dans une perspective de long terme, commençant au XVIIIe siècle avec le « Laisser-faire » de Turgot et les théories d’Adam Smith, pour aller jusqu’aux enjeux les plus contemporains. On n’éludera pas l’étude du passage de l’idée libérale du concept vers le champ politique dans une période courant du XVIIIe au mitan du XIXe siècle, mais également les circulations intellectuelles qui favorisent sa formalisation.
  • Il s’agira également de confronter des traditions nationales parfois différentes, afin d’esquisser une synthèse d’une historiographie européenne jusqu’ici éclatée. Certaines problématiques nationales, comme la difficulté française, à compter du XVIIIe siècle, à faire le lien entre libéralisme politique et libéralisme économique, ne sont pas opératoires dans d’autres pays, comme l’Angleterre. De même, le poids de l’Eglise dans la définition de la tradition libérale peut être fondamental dans certains pays d’Europe Méditerranéenne, bien plus que dans le monde anglo-saxon. Plusieurs problématiques globales seront cependant envisagées (la juridisation progressive du discours libéral, par exemple), comme l’influence de plusieurs penseurs et de plusieurs écoles (Stuart Mill, Croce, Hayek, Tocqueville…).
  • On aura soin de ne pas réduire l’étude des groupements politiques libéraux au simple cadre partisan. D’une part, l’idée d’un  « parti » libéral ne va pas de soi, la diversité des sensibilités et l’individualisme souvent caractéristiques des hommes politiques se réclamant des idées libérales se fondant mal dans un cadre partisan discipliné. Le modèle de l’homme politique libéral est d’ailleurs à questionner, ces figures n’étant pas si nombreuses et clairement identifiables sur la scène politique européenne. D’autre part, les idées libérales se renouvellent et se diffusent fréquemment dans d’autres cadres, les groupes de réflexion (think tanks), la presse, l’université et les organismes de recherche (notamment privés, comme les fondations), terreau qu’il convient d’étudier.
  • On tentera de replacer l’engagement libéral dans la chronologie de l’histoire de l’Europe, afin d’en proposer une vision dynamique et de montrer la capacité des idées libérales à se renouveler et à s’adapter à différents contextes. Etre libéral en 1850, alors que les Etats restent interventionnistes dans l’économie sans avoir encore mis en place de systèmes de protection sociale n’a pas la même signification qu’en 1950, alors que le contre-modèle communiste et la mise en place des Etats-providence en limitent et en contraignent l’expression, ou qu’en 2013, où les libéraux doivent répondre au procès d’intention fait en « libéralisme sauvage » ou en « ultra-libéralisme ». Le positionnement politique des libéraux est également à questionner, l’existence d’un antilibéralisme de droite, conservateur, n’étant pas à sous-estimer. Les crises du XXe siècle amènent le libéralisme à se redéfinir, à se reconfigurer face au rôle toujours croissant des Etats.
  • Enfin, on pensera le libéralisme comme l’objet de moments et d’expériences, d’une part car les partis se réclamant explicitement d’une idéologie libérale sont finalement rarement en situation de responsabilité dans l’histoire de l’Europe contemporaine, surtout après 1945, mais aussi parce que les réformes libérales sont bien souvent menées par des hommes et des femmes étrangers à la famille politique libérale, sous forme de purge, de parenthèse ou de tournant plus que de projet.
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Séminaire de recherche: Vers un espace public européen? Une illustration par les questions environnementales

Sans titreSéminaire de recherche organisé par l’Institut historique allemand

En coopération avec le laboratoire d’excellence « Écrire une histoire nouvelle de l’Europe » et le réseau franco-allemand « Saisir l’Europe »
Responsables : Éric Bussière, Anahita Grisoni, Hélène Miard-Delacroix et Christian Wenkel

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Programme 2014–2015

14 novembre 2014, à 15H

L’émergence d’une pensée environnementale au XIXe siècle, Charles-François Mathis (université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3)

http://www.europa-als-herausforderung.eu/sites/default/files/logo-saisir.png

5 décembre 2014, à 15H

La coopération transfrontalière du mouvement anti-nucléaire à l’exemple du Rhin supérieur, Natalie Pohl (université de la Sarre/université Paris-Sorbonne)

9 janvier 2015, à 15H

Logo du réseau

The Europeanisation of the Environmental Policy during the 1970s, Jan-Henrik Meyer (université d‘Aarhus)

6 février 2015, à 15H

Les Verts en France et en République fédérale d’Allemagne – liens et transferts, Céline-Agathe Caro (fondation Konrad-Adenauer, Berlin) et Silke Mende (université de Tübingen/Sciences Po Paris)

13 mars 2015, à 15H

Vers un Folkhem vert. Le modèle scandinave à l’épreuve du XXIe siècle, Sylvain Briens (université Paris-Sorbonne)

10 avril 2015, à 15H

German Angst and Global Apocalypse, or: Does Environmentalism need Horror Scenarios?, Frank Uekötter (université de Birmingham)

18/19 juin 2015

Atelier de clôture. Programme à déterminer

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Colloque: Le Soulèvement national slovaque de 1944

SoulevementInstitut hongrois, 92 rue Bonaparte, 75006 Paris
Entrée libre, traduction simultanée, réservation des écouteurs : si.paris [at] mzv.sk

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Programme

Vendredi 7 novembre dans la matinée, de 10 h à 12 h 30

Séance 1 : Le Soulèvement national slovaque, son déroulement et ses conséquences

Ouvertures

  • Balázs Ablonczy, directeur, Institut Balassi – Institut Hongrois, Paris
  • Daniel Jurkovič, directeur, Institut Slovaque à Paris

« Le Soulèvement, une introduction »

  • Stanislav Mičev, directeur, Musée du Soulèvement national slovaque

« Le gouvernement tchécoslovaque en exil et le Soulèvement »

  • Jan Němeček, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la République tchèque

« D´une « prospérité économique » au Soulèvement » (Développement économique en Slovaquie et le Soulèvement national slovaque)

  • Ľudovít Hallon, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la Slovaquie

« La minorité hongroise et le Soulèvement national slovaque »

  • Attila Simon, Institut pédagogique János Selye, Komárno

« Le Soulèvement national slovaque et la population allemande de la Slovaquie »

  • Michal Schwarz, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la Slovaquie

 Pause déjeuner

Vendredi 7 novembre après-midi, de 14 h à 18 h

Séance 2 – Le Soulèvement national slovaque dans le contexte international

« Les Français en Slovaquie au début du Soulèvement national slovaque »

  • Viera Kováčová, Dušan Halaj, Musée du Soulèvement national slovaque

« La contribution française au Soulèvement National Slovaque »

  • Alain Soubigou, Maître de conférences, Université Paris 1 – Sorbonne

« De Drancy à Sereď: La dernière mission d´Alois Brunner (1944 – 1945) »

  • Ján Hlavinka, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la Slovaquie

Pause café 15 min

« La Hongrie et le Soulèvement national slovaque »

  • László Szarka, Institut de l´Histoire, Académie hongroise des sciences

« Les efforts communs slovaco-hongrois de sortir de la guerre (1943-1944) »

  • István Janek, Institut de l´Histoire, Académie hongroise des sciences

« Le Soulèvement national slovaque et la Pologne »

  • Dušan Segeš, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la Slovaquie

« Le rôle de la Slovaquie dans les activités de la résistance polonaise »

  • Mateusz Gniazdowski, L´Institut des Etudes Orientales, Varsovie

Dîner des intervenants

Samedi 8 novembre dans la matinée de 10 h 00 à 13 h 00

Séance 3 : Le Soulèvement national slovaque dans le contexte politique, social et culturel

« Un soulèvement célébré, condamné, et réécrit »

  • Miroslav Michela, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la Slovaquie

« Sémiotique et usages du Soulèvement national slovaque dans la philatélie tchécoslovaque »

  • Etienne Boisserie, Maître de Conférences, INALCO, Paris

« Un chapitre héroïque et problématique de l´histoire (tchéco-) slovaque »

  • Adam Hudek, Institut de l´Histoire, Académie des Sciences de la Slovaquie

Conclusions

En prolongations du colloque

Samedi 8 novembre, 16 h.

Projection du documentaire « Un long chemin vers la liberté » de Dušan Hudeč avec des témoignages des combattants français (VOSTF, 90 minutes) dans la salle de projection de l´Institut Hongrois.

Jeudi 6 au Mardi 11 novembre

L´exposition « Le Soulèvement et la participation des Français » préparée par le Musée du Soulèvement national slovaque de Banská Bystrica sera installée dans la salle de Conférences à l´Institut Hongrois.

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