139 Rue de Bercy
75012 Paris
France
La Première Guerre mondiale a été la première guerre dont l’issue a dépendu de la mobilisation et de l’expansion de l’industrie, et par conséquent des destructions que celle-ci peut subir.
Ce colloque, labellisé par la Mission du Centenaire 14-18, mettra l’accent les 15 et 16 novembre prochains, sur quatre grandes questions : savoirs et institutions, combattre, vivre, et enfin les flux à travers les questions de transports et d’énergie.
La session « savoirs et institutions » s’intéressera aux acteurs institutionnels qui dans l’État travaillent aux relations entre les Alliés, mais aussi au rôle des scientifiques dans la politique des inventions, de la propriété intellectuelle et de la mobilisation industrielle, tout en traitant les questions internationales comme le blocus et les conférences économiques interalliées.
La session « combattre » sera consacrée d’une part à la coopération entre ministères chargés à différents titres d’armer les Français et au rôle élargi des organisations patronales, et d’autre part aux productions dans le domaine de l’armement, de la chimie et de l’aluminium en cernant la place des PME.
La session « vivre » abordera les questions d’alimentation, d’habillement, de communication et de logistique, de standards, ainsi que les questions des matériaux nécessaires à la vie quotidienne.
La session « flux : transports et énergies » cernera les nouvelles conditions des mobilités des personnes et des biens, de l’approvisionnement et de la conjonction d’énergies différentes.
Ce colloque montre les nouvelles articulations dont la guerre a été le lieu en France entre science, politique, économie et société ainsi qu’entre public et privé. Il étudie également la relation entre industriels, administrations et militaires avec son lot d’innovations, de reconfigurations, de bricolages tant dans la production que dans les échanges et les lieux de décisions. Il permet aussi d’interroger la place de ce moment particulier dans l’histoire industrielle du pays au siècle dernier et d’en saisir la complexité. Il souligne enfin comment les différents territoires de la France ont été affectés par les destructions, les reconversions et les nouvelles spécialisations. Il apporte ainsi des thématiques essentielles pour comprendre comment une guerre mondiale mobilisant science, organisation, industrie et multipliant les pertes et destructions a durablement contribué à la réorientation de l’Europe.
Colloque sous la direction de Patrick Fridenson et Pascal Griset
PROGRAMME
Mardi 15 novembre 2016
8h30-9h00
Accueil/Café
9h00
Ouverture par Michel Sapin, ministre de l’Économie et des Finances (sous réserve)
SAVOIRS ET INSTITUTIONS
9h30-10h45
Le ministère français des Affaires étrangères face au blocus économique contre l’Allemagne : objectifs et stratégie par Françoise BERGER (Sciences Po Grenoble)
L’industrie au défi du blocus économique en 1914 par Olivier FORCADE (Université Paris-Sorbonne)
La contribution du bureau d’études économiques à la préparation des conférences interalliées (1916-1919) par Jean-Philippe DUMAS (Archives du MAE)
10h45-11h00
Pause
11h00-12h30
La politique des inventions intéressant la défense nationale au cœur des reconfigurations de l’État en guerre par Anne-Laure ANIZAN (Lycée Honoré de Balzac, Centre d’histoire de Sciences Po)
Brevets en guerre : science, propriété industrielle et coopération interalliée pendant la Première Guerre mondiale par Gabriel GALVEZ-BEHAR (Université Charles-de-Gaulle – Lille 3 et IUF)
Académie des sciences et mobilisation industrielle par Pascal GRISET (Université Paris-Sorbonne)
Des mathématiciens dans la Grande Guerre : inventer la guerre scientifique par David AUBIN (Université Pierre et Marie Curie)
12h30
Pause déjeuner
COMBATTRE
13h45-15h00
De la visite des arsenaux au bilan de 1919, Étienne Clémentel et l’industrie pendant la Grande Guerre par Clotilde DRUELLE-KORN (Université de Limoges)
Albert Thomas et Louis Loucheur par Patrick FRIDENSON (EHESS)
Les arsenaux de la Grande Guerre ou la raison dans l’État par Patrick MORTAL (IFHS-TE CGT)
15h00-15h15
Pause
15h15-17h05
Les organisations patronales de la métallurgie et la Grande Guerre par Danièle FRABOULET (Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité)
Fournir le front : la mobilisation de l’industrie pour la production de l’artillerie française pendant la Première Guerremondiale par Alex BOSTROM (Université d’ Oxford)
Mobilisation des facteurs de production et coordination de l’activité industrielle aux usines Schneider du Creusot de 1914 à 1918 par Jean-Philippe PASSAQUI (Lycée Militaire d’Autun et Institut d’Histoire moderne et contemporaine)
L’activité d’un constructeur de machines-outils pendant la Grande Guerre : l’entreprise Guilliet à Auxerre par Jean-Charles GUILLAUME (Auxerre)
Mobilisation industrielle et territoire : l’industrie de Savoie durant la Première Guerre par Yves BOUVIER (Université Paris Sorbonne)
17h05- 17h20
Pause
17h20-18h35
L’industrie de l’aluminium dans la Première Guerre par Philippe MIOCHE (Aix-Marseille Université)
Les entreprises chimiques françaises dans la Première Guerre mondiale par Erik LANGLINAY (EHESS)
Une multinationale sur tous les fronts : le groupe chimique Solvay par Kenneth BERTRAMS (Université libre de Bruxelles)
Mercredi 16 novembre 2016
8h30-9h00
Accueil/Café
VIVRE
09h00
Ouverture internationale par Ruth OLDENZIEL (Université d’Eindhoven)
09h15-10h45
Le papier et l’industrie papetière dans la guerre : entre pénurie et production stratégique par Louis ANDRÉ (Université de Rennes)
Le colis postal durant la Première Guerre mondiale par Benjamin THIERRY (Université Paris Sorbonne)
Les industries alimentaires et la guerre par Pierre-Antoine DESSAUX (Université François-Rabelais)
Une industrie patriotique ? La filière des boissons alcoolisées pendant la Grande Guerre par Stéphane LE BRAS (Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand)
10h45-11h00
Pause
11h00-12h30
L’industrie lainière française dans la guerre : entre mobilisation et destructions (1914-1918) par Jean-Claude DAUMAS (Université de Franche-Comté)
Délocalisations de guerre et multinationales textiles dans la mobilisation économique : industriels et négociants du Nord, 1914-1920 par Jean-Luc MASTIN (Université Paris 8)
Standards de production et internationalisation des marchés : les industries de la chaussure en Europe et la Grande Guerre par Florent LE BOT (Université d’Evry-Val-d’Essonne)
12h30
Pause déjeuner
FLUX : TRANSPORTS ET ÉNERGIES
13h45-16h00
Les transports maritimes dans la guerre : contraintes et adaptations par Marie-Françoise BERNERON-COUVENHES (Lycée Dupuy de Lôme, Lorient)
Les ports : base arrière stratégique de l’effort de guerre industriel par Bruno MARNOT (Université de La Rochelle)
Les transports urbains français pris dans la guerre : un secteur industriel résilient ? par Arnaud PASSALACQUA (Université Paris Diderot)
« Les camions de la victoire » : retour sur la mobilisation industrielle du monde automobile dans la Grande Guerre par Jean-François GREVET (Université d’Artois)
L’industrie ferroviaire en territoire occupé par Anne CALLITE (Chambre régionale des comptes de Nord-Pas-de-Calais, Arras)
1914-1919, aider la Russie à construire des avions français par Pierre GRASSER (Université Paris Sorbonne)
16h00-16h10
Pause
16h10-17h40
Qui tient le pétrole tient le monde par ALAIN BELTRAN (Sirice)
Révéler pour mieux cacher. Le faux Paris de F. Jacopozzi par Stéphanie LE GALLIC (Université Bordeaux-Montaigne)
L’affirmation d’une nouvelle énergie durant la Première Guerre : l’électricité par Catherine VUILLERMOT (Université de Franche-Comté)
L’approvisionnement en charbon de l’industrie française par Pierre CHANCEREL (Service historique de la Défense, Rochefort)
17h40
Conclusion